Au Chili, l'avenir de la Constitution au cœur de l'élection présidentielle

Les candidats à l'élection présidentielle chilienne lors du dernier débat ce lundi 15 novembre avant le premier tour de dimanche prochain.
Les candidats à l'élection présidentielle chilienne lors du dernier débat ce lundi 15 novembre avant le premier tour de dimanche prochain. ©AFP - ESTEBAN FELIX / POOL / AFP
Les candidats à l'élection présidentielle chilienne lors du dernier débat ce lundi 15 novembre avant le premier tour de dimanche prochain. ©AFP - ESTEBAN FELIX / POOL / AFP
Les candidats à l'élection présidentielle chilienne lors du dernier débat ce lundi 15 novembre avant le premier tour de dimanche prochain. ©AFP - ESTEBAN FELIX / POOL / AFP
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Les Chiliens sont appelés aux urnes ce dimanche pour des élections majeures, deux ans après la révolte populaire de 2019 et en parallèle du processus constitutionnel chargé de tourner définitivement la page de la dictature.

Avec
  • Olivier Compagnon Historien, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Sorbonne-Nouvelle et directeur du Centre de recherche et de documentation des Amériques (CNRS/Paris 3)

Les Chiliens votent dimanche à la fois pour renouveler leur Congrès, et élire le successeur de l’actuel chef de l’Etat Sebastian Pinera… Lequel a certes échappé à la destitution en début de semaine suite aux révélations des Pandora Papers sur des irrégularités dans la vente d’une compagnie minière (par une entreprise détenue par ses enfants),  mais qui ne se représentera pas car au Chili les présidents font un seul mandat, et c’est tout.

Il faut d’abord replacer cette élection dans un contexte qui la précède, et qui la surplombe, puisqu’en parallèle du scrutin et depuis le mois de mai, l’Assemblée constituante poursuit ses travaux pour écrire une nouvelle Constitution, deux ans après la révolte populaire d’octobre 2019 qui voulait reprendre en main une transition inachevée…

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Comment ce processus, historique, peut-il, va-t-il influencer sur l’élection ? Et vice-versa…

Avec Olivier Compagnon, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (Institut des hautes études de l'Amérique latine).

Le candidat d'extrême-droite José Antonio Kast renvoie l'écho de ce que l'on a observé au Brésil et que l'on observe aujourd'hui en France : un discours très anti-migrants, qui réactive entre autres la vieille xénophobie contre la Bolivie (héritage de la fin du XIXe siècle et de la guerre du Pacifique); mais aussi un discours de révisionnisme historique, la remise en cause des savoirs de sciences sociales, acquis et constitués, sur ce que fut la dictature.     Olivier Compagnon

L'une des explications de la montée de José Antonio Kast à l'extrême-droite, c'est l'effondrement de la droite libérale, incarnée jusque-là par le président Sebastian Piñera mais plombée par la corruption, la gestion catastrophique de la pandémie, la répression du mouvement de 2019 etc. Et le rejet de cette droite-là ouvre la voie à l'extrême-droite, ce qui n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé au Brésil en 2018.     Olivier Compagnon

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