Le 13e Congrès du Parti communiste vietnamien s'est achevé avec la réélection pour un troisième mandat du Premier secrétaire Nguyen Phu Trong. Le "miracle vietnamien", économique et sanitaire, est un outil de communication très efficace à Hanoï... Entretien avec l'historien Benoît de Tréglodé.
- Benoît de Tréglodé Historien, directeur de recherche de l’IRSEM
Le Vietnam s'apprête à reconfiner. En moins d'une semaine, plus de 300 cas de coronavirus ont été détectés dans un pays de 96 millions d’habitants. Ici en Europe cela peut nous paraître dérisoire, mais c’est un vrai motif d’inquiétude au Vietnam qui n’avait enregistré qu’un peu plus de 1 500 cas en 2020, et en a fait un élément de sa campagne de communication sur le "miracle vietnamien".
Ces chiffres ont été annoncés alors que vient de se terminer un évènement politique majeur : comme tous les cinq ans, le Parti communiste au pouvoir s’est réuni en Congrès… Lequel s’est conclu par : on ne change pas une équipe qui gagne.
Les médias du monde entier ont repris cette notion de "miracle vietnamien" pour parler de sa gestion du Covid, au grand plaisir des autorités vietnamiennes qui en ont fait une opération de relations publiques considérable. L'année 2020 précédait l'organisation du 13ème congrès du Parti communiste vietnamien, un événement majeur dans la vie politique de ce pays, et chaque année qui le précède se résume à des luttes intestines et des arrestations assez nombreuses d'opposants politiques. Cette fois, le Covid-19 a été véritablement pour les autorités une preuve, de la modernité du pays et cela leur a permis de redorer leur image sur la scène internationale. Benoît de Tréglodé
Tout l'enjeu d'un Congrès du PC vietnamien est de montrer que le parti, la seule force politique qui dirige le Vietnam depuis près de 70 ans, est capable de conserver son monopole et de proposer une stabilité politique et économique à sa population. Tout l'enjeu est là. Benoît de Tréglodé
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