

Le Congrès annuel des Tories s'est ouvert hier à Manchester. Sans les 21 députés "modérés" mis à la porte début septembre par le premier ministre, ni ceux qui ont depuis rejoint les LibDem. Le Brexit divise un parti historique pourtant habitué des débats pro/anti UE. Entretien avec Pauline Schnapper
- Pauline Schnapper Professeure de civilisation britannique à l’université Sorbonne Nouvelle
Demain commence un mois crucial pour le Royaume-Uni et l’Europe, peut-être le dernier mois d’une coopération, d’une adhésion de près d’un demi-siècle. Boris Johnson souhaite toujours que le RU quitte l’UE le 31 octobre, même sans accord. La question sera évidemment au centre des discussions du Parti conservateur, réuni en Congrès jusqu’à mercredi à Manchester. "Get Brexit done", "Réalisons le Brexit", proclament les affiches qui accueillent les participants au Congrès du Parti conservateur depuis hier. Il faut dire que tous les plus modérés ont soit quitté les rangs, soit en ont été exclus...
Le Parti conservateur est devenu un parti "étroit", comme le dit un ancien député qui a fait défection. Étroit en nombre d'adhérents (160 000 soit trois fois moins qu'au Labour) et surtout en catégories socio-professionnelles: les militants sont très majoritairement âgés et blancs, et pas représentatifs de la population dans son ensemble. Étroit aussi au niveau de son leadership, constitué de tous ceux qui étaient pendant longtemps une minorité au sein du parti, la plus extrémiste sur un certain nombre de sujets. Les Tories ne sont plus ce parti très large qui allait du centre-droit à la droite traditionnelle, ce parti longtemps bourgeois et plutôt proche du milieu d’affaires, pragmatique et peu idéologisé. Pauline Schnapper
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