

C'est la plus lourde défaite d’un dirigeant britannique depuis 1920, insistent les Travaillistes : Theresa May a largement perdu la validation de l’accord de Retrait de l’UE. Sa fragilisation et les divisions des Conservateurs augmentent l'incertitude politique.
- Richard Davis professeur de civilisation britannique à l’Université Bordeaux Montaigne, spécialiste des relations entre la Grande-Bretagne et l'Union Européenne
Le mardi 15 janvier 2018 est devenu une date historique pour la société britannique. Après 17 mois de négociations avec l'Union Européenne sur la sortie du Royaume-Uni, le Parlement rejette avec une violence inédite cet accord de retrait élaboré laborieusement par Theresa May. Seulement 202 voix ont voté favorablement, soit deux tiers des conservateurs, contre 432 voix.
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La Première ministre est extrêmement fragilisée par ce résultat, une motion de défiance, lancée par les travaillistes, doit être examiné mercredi 16 janvier. La question des renégociations avec l'UE semble très improbable car cela reviendrait à faire de nouvelles concessions au Royaume-Uni. Le report de l'application de l'article 50, la fameuse clause de retrait, paraît nécessaire pour éviter une sortie du Royaume-Uni sans accord.
Depuis deux ans, la question du Brexit a souvent été réglée, négociée ou débattue en terme de parti politique ou de question intérieure au Royaume-Uni. Richard Davis
Une crise politique profonde marquée par l'incertitude
Pour l'heure, malgré la crise politique actuelle et les nombreux rivaux de Theresa May au poste de Premier ministre, il n'existe pas de consensus sur un autre candidat qui pourrait la remplacer. Parmi ces adversaires se trouvent Dominic Raab, ancien ministre chargé du Brexit, et Boris Johnson, fervent partisan du "hard Brexit" et ancien ministre des affaires étrangères. Ce dernier souhaite que le gouvernement revienne à Bruxelles pour obtenir un meilleur accord mais son avis ne sera pas forcément partagé par la majorité des Tories. L'incertitude reste donc prégnante et la question de la légitimité d'un second référendum est toujours non résolue.

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