Dans le jeu politique israélien, les partis arabes prennent de plus en plus de place

Ayman Odeh, chef de la "Liste unie" des partis arabes, le soir des élections législatives en Israël, le 2 mars 2020, à Shefa-Amr.
Ayman Odeh, chef de la "Liste unie" des partis arabes, le soir des élections législatives en Israël, le 2 mars 2020, à Shefa-Amr. ©AFP - Ahmad GHARABLI
Ayman Odeh, chef de la "Liste unie" des partis arabes, le soir des élections législatives en Israël, le 2 mars 2020, à Shefa-Amr. ©AFP - Ahmad GHARABLI
Ayman Odeh, chef de la "Liste unie" des partis arabes, le soir des élections législatives en Israël, le 2 mars 2020, à Shefa-Amr. ©AFP - Ahmad GHARABLI
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Ils ont obtenu 15 sièges à la Knesset suite au scrutin du 2 mars dernier. Si Benny Gantz s'alliait avec eux, il remporterait la majorité des sièges face à Benjamin Netanyahou... Mais ses électeurs et son entourage sont contre. Entretien avec la chercheuse Amélie Ferey.

Avec
  • Amélie Ferey Chercheuse au centre des études de sécurité de l’IFRI et coordinatrice du laboratoire de recherche sur la défense

Les résultats du vote du 2 mars n’ont pour l’instant pas permis de sortir de la crise politique en Israël, que les mesures drastiques contre le coronavirus ont d'ailleurs chassée de la Une des journaux...

Benyamin Netanyahou se pense toujours le vainqueur. Son parti, le Likoud, a remporté 36 sièges sur 120 à la Knesset, contre 33 à la formation Bleu Blanc (Kahol Lavan) de Benny Gantz, l’ancien chef d’état-major des armées.

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Mais Benyamin Netanyahou n’est pas en mesure, malgré ses alliances avec deux partis ultraorthodoxes et avec l’extrême-droite religieuse, d’obtenir une majorité au Parlement. Pour Benny Gantz aussi, il est difficile de s’assurer une majorité nette… d’où l’avantage qu’il aurait à se rapprocher des députés arabes. Les partis arabes qui s’étaient unis en une même liste pour ces élections et ont remporté quinze sièges, semblent peser d’un poids politique inédit.

Les partis arabes hésitent historiquement entre la volonté de participer et d'influencer le jeu politique israélien, et la possibilité de s'isoler pour marquer leur dénonciation du système politique israélien. Aujourd'hui, un seul membre de la Liste arabe unie pourrait se démarquer face à la volonté de donner un soutien à Benny Gantz: c'est le parti Balad, parti séculier qui prône une démocratie non juive en Israël. Mais là, il semblerait que le calcul qui est fait par Ayman Odeh, qui dirige la liste arabe unie, c'est de dire qu'il faut sortir de cet isolement, volontaire ou forcé, dans lequel les Arabes ont été cantonnés. Et que les Arabes prennent pleinement part au jeu politique israélien en exerçant des fonctions gouvernementales.     Amélie Ferey

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