Économie. Le dynamisme des multinationales des pays émergents

France Culture
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Avec
  • Georges Nurdin ditrecteur de collection chez l'Harmattan, co-auteur de l’ouvrage Le Leadership en action

La notion de pays émergent reste très élastique, malgré son ancienneté. De plus, l’émergence économique n’est pas un statut mais un processus, qui ne se résume pas à une croissance notable et durable. **Vous pouvez réécoutez sur ce thème nos deux émissions avec Pierre Salama : celle du 23 octobre 2014 et celle du 11 juin 2015. **
Néanmoins, certains de ces émergents, dans différentes régions du monde (et non seulement en Asie) ont accouché de multinationales innovantes. Avec quels pré-requis, quelle organisation, quel fonctionnement, quelles méthodes, dans quels secteurs porteurs ? À quels aléas majeurs sont-elles soumises ? Quels défis principaux doivent-elles relever ? Et comment accusent-elles le tassement de beaucoup d’émergents, justement, dans la foulée du ralentissement économique de la Chine ?

 Nigeria stock exchange building in the central business district in Lagos
Nigeria stock exchange building in the central business district in Lagos
© Reuters

En France , dans une vidéo de 11 minutes, l’économiste Aurélien Duthoit explique une caractéristique des bouleversements économiques suscités par l’arrivée des pays émergents dans le grand jeu global : l’assaut des multinationales émergentes.

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Il y a une dizaine d'année, un autre économiste, Fabrice Hatem, s’était déjà intéressé à cette arrivée des multinationales du sud dans le capitalisme mondialisé. On peut relire ici son article, paru à l’époque dans le Nouvel Economiste, ainsi que l’interview de Christian Milelli, chercheur à l'université de Paris X-Nanterre, lui-même spécialiste des firmes multinationales.

En Suisse , l’intérêt porte sur le nombre des pays émergents, qui est statistiquement passé de 10 à 18, illustrant une diversification géographique rapide. Actuellement, sur les 100 plus grandes entreprises issues de pays émergents les plus performantes, à peine moins de 50% proviennent des deux géants Inde et Chine.

Un autre phénomène émergent y fait aussi l’objet d’un intérêt certain : la globalisation des firmes multinationales des économies émergentes a permis d’initier une innovante recomposition des variétés du capitalisme.

Et puis, c’est finalement en Inde qu’apparaîtra le plus de nouvelles multinationales, dans les années à venir.

Ces maxi-entreprises indiennes prennent rapidement la forme de conglomérats aux branches nombreuses, même si la gestion reste concentrée au sein de familles. La concentration du pouvoir au niveau familial facilite la prise de décision, et dans le modèle patriarcal bien connu de l’Inde, il réduit les chances d’implosion de ces conglomérats cotés en bourse.

En Afrique , une étude du cabinet Ernst & Young attire l’attention : sur les 1000 plus grosses capitalisations boursières industrielles de la planète, on ne compte pas moins de 221 qui viennent des pays émergents.

De plus, la montée des classes moyennes, ainsi que le potentiel de croissance de la consommation interne de ces pays, rendent leurs économies moins directement tributaires de la conjoncture extérieure. Il reste, cependant, qu’une récession prolongée aux États-Unis ou en Europe a des incidences non négligeables sur les pays émergents du simple fait de la réduction des importations occidentales, mais « avec des finances publiques solides et un commerce extérieur excédentaire, les émergents ont durablement de quoi encaisser les chocs économiques avec une grande marge de progrès, car des pans entiers de l’économie restent à développer »

Et, à titre d’exemple, on se plaît à raconter le secret de la réussite du businessman le plus riche d'Afrique : Aliko Dangote. Aux yeux des Nigérians, ce vrai tycoon est le plus éminent des AGIP (« Any government in power »). Grâce à quelles connexions a-t-il pu bâtir un véritable empire au Nigeria ? Et pourquoi les autres pays du continent lui résistent-ils encore ?

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