

Selahattin Demirtas est accusé par le gouvernement turc de soutenir "une organisation terroriste". Son sort est indépendant de l'offensive turque d'octobre dans le nord syrien, mais la logique est la même: pour Erdogan, la question kurde reste une question sécuritaire. Entretien avec Ahmet Insel.
- Ahmet Insel Professeur retraité de l’université de Galatasaray à Istanbul, éditeur
Ancien député et co-président du Parti démocratique des Peuples (HDP), Selahattin Demirtas est détenu depuis trois ans au centre pénitentiaire de haute sécurité d'Edirne. Le 4 novembre 2016, il a été arrêté avec douze autres députés, tous accusés de "soutenir une organisation terroriste", et de se livrer à de la "propagande terroriste". Pour Recep Tayip Erdogan, le Parti démocratique des peuples est la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, dont l’insurrection armée a fait depuis les années 80 quelque 40 000 morts, et qui continue à revendiquer certaines attaques, principalement contre les intérêts militaires turcs, malgré un dialogue amorcé en 2012.
En Turquie, l'argument de la lutte contre le terrorisme est devenu le cache-sexe de l'arbitraire du pouvoir. Sous prétexte de l'ouverture d'une enquête pour soutien au terrorisme par le parquet et avant même la condamnation des personnes, le ministère de l'Intérieur a récemment dessaisi des maires kurdes de leurs fonctions, et nommé à leur place le préfet ou le sous préfet comme administrateur. Ahmet Insel
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