Dans un discours le 1er décembre dernier, le président Zelensky a appelé à dialoguer avec la Russie suscitant la colère d’une partie de la population. Face aux mouvements de troupes russes de l’autre côté de la frontière, de quelle marge de manœuvre dispose-t-il pour amorcer la désescalade ?
- Alexandra Goujon Maîtresse de conférences à l’Université de Bourgogne, enseignante à Sciences Po Paris et spécialiste de l’Ukraine et de la Biélorussie
On parle souvent des manœuvres russes comme étant « à la frontière ukrainienne », mais cette frontière n’est plus contrôlée par Kiev depuis la guerre de 2014. La ligne de front se situe en fait un peu plus à l’ouest, entre les républiques séparatistes soutenues militairement par la Russie, Donetsk et Louhansk, et le territoire contrôlé par l’armée ukrainienne.
C’est ici que tous les jours, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe l’OSCE recense des dizaines, et en ce moment des centaines de violations du cessez-le-feu.
On ne sait pas si Joe Biden discutant avec Vladimir Poutine hier, lui a demandé le nombre de soldats qu’il a déployés ces derniers jours dans la zone, le Washington Post parlait ce week-end de 175 000 hommes, une allégation largement reprise sur les réseaux sociaux en Ukraine…
Contrairement à 2014, les manœuvres russes cette fois ne sont pas dissimulées, l’idée de la Russie est donc d’envoyer un message… Comment réagit le (ou l'un des) destinataire(s) du message, l'Ukraine ?
Avec Alexandra Goujon, maîtresse de conférences à l'Université de Bourgogne, enseignante à Sciences Po, spécialiste de l'Ukraine et de la Biélorussie.
Parler d'escalade ou de possible invasion par la Russie de l' Ukraine, c'est oublier que la Russie est déjà présente sur le territoire ukrainien. Avec l'annexion de la Crimée, mais aussi avec l'appui de Moscou aux républiques séparatistes. Alexandra Goujon
En 2014, l' Ukraine avait lancé une "opération antiterroriste". Aujourd'hui, elle parle de "guerre russo-ukrainienne" en insistant bien sur le "russe" en premier pour dire que l'attaque vient de la Russie. Alexandra Goujon
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