

L’arrestation dimanche en Allemagne de Carles Puigdemont, inculpé de « rébellion » par Madrid, marque un tournant dans la crise catalane : c’est la fin de 5 mois d’une stratégie d’internationalisation menée par l'ancien président de la Generalitat, pas de la crise politique.
- Cyril Trépier géographe, spécialiste de la politique espagnole et de l'indépendantisme catalan, chercheur à l’Institut français de géopolitique de Paris 8.
L’avenir de la crise catalane est-il suspendu à une décision d’un juge allemand ? Berlin a répondu à l’appel de Madrid qui accéléré vendredi dernier en relançant les mandats d’arrêts européens contre 6 dirigeants indépendantiste, tous hors d’Espagne depuis la déclaration unilatérale d’indépendance et les premières inculpations en octobre 2017. Face à la stratégie d’internationalisation de Carles Puigdemont (en Belgique, Danemark, Suisse, Finlande…) le gouvernement espagnol a marqué un point fort. Au total, 25 dirigeants indépendantistes sont poursuivis, dont 13 pour « rébellion », et passible de 30 ans de prison.
Ce coup d’arrêt judiciaire n’augure pas pour autant d’un apaisement politique, ni entre Barcelone et Madrid, ni en Catalogne : d’abord, les indépendantistes ont fait plus que résister aux élections de décembre dernier. Ils en sont sortis renforcés sur le plan politique, avec toujours – théoriquement – la majorité absolue pour la coalition (JxSi – ERC – CUP) au pouvoir depuis 2015.
Ensuite, l’exécutif Catalan toujours sous tutelle n’a pas de président et il y aura de nouvelles élections si aucun gouvernement n'est trouvé en mai prochain : ce serait l’occasion pour le parti ERC, de reprendre la main sur la coalition, ou pour les libéraux de Ciudadanos, déjà première force au Parlement de Catalogne, de pousser l’avantage et mettre les indépendantistes en minorité.
Enfin, les violences des manifestations du week-end dernier montrent un risque réel de polarisation de la société catalane : les Comité de Défense de la République (environ 300) pourraient être tentés par des actions plus radicales et violentes.
D'un côté la République espagnole dont on craignait les faiblesses démocratiques s'avère plus résistante qu'on ne le pensait, avec toujours de bons soutiens européens. De l’autre, cette nouvelle phase annonce aussi peut-être la fin d'une génération d'indépendantistes.
La démocratie espagnole a résisté, la nation catalane tiendra-t-elle ?
Quelques vidéos pour éclairer en images le thème d'aujourd'hui :
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