

Quelles que soient sa nécessité ou son utilité, le projet d’intervention de la coalition anti-État islamique soulève quantité de questions de fond.
D’abord, sur le plan juridique . Quel mandat international ?
Ensuite, sur le plan politique . Quels buts assignés (« détruire » l’État islamique, comme l’a annoncé le président Obama, est hors d’atteinte) ?
Quels partenaires arabes ? Quelles abstentions ? Quels refus d’acteurs clés ?
Sur le plan militaire , aussi. Les raids aériens ne sont pas décisifs sans des hommes au sol. On peut craindre les erreurs de frappe, les désaccords entre alliés, l’enlisement. L’État islamique est à cheval entre l’Irak et la Syrie.
Enfin, sur le plan géopolitique . Quels risques de renforcer paradoxalement le régime syrien et/ou l’islamisme, d’armer des Kurdes irakiens qui se retourneront contre Bagdad, d’inciter à la partition de l’Irak, de créer les conditions d’une « yougoslavisation » de la région, de susciter des attentats islamistes en Europe ?
Daniel Collard, professeur à l’université de Franche-Comté
L'équipe
- Production
- Production
- Réalisation
- Collaboration