

Ultimatum à la coalition : le Président du Conseil Giuseppe Conte menace de démissionner si la Ligue et le M5S ne s’entendent pas sur un budget acceptable par la Commission Européenne. Après 1 an de pouvoir, l'alliance est incertaine. Salvini, victorieux aux européennes, tente de pousser l'avantage.
- Alberto Toscano correspondant de la radio italienne Radicale, écrivain.
« Je demande à chacune des deux forces politiques de faire un choix et de me dire si elles ont l’intention de suivre encore le contrat de gouvernement » affirmait Giuseppe Conte, lors d'une conférence de presse lundi soir. Le président du conseil italien a menacé de démissionner si la Ligue de Matteo Savlini et le Mouvement 5 étoiles de Luigi di Maio ne mettaient pas fin à leurs différends. Il a aussi sommé aux deux vice-présidents de décider s'ils souhaitent des élections anticipées ou s'ils préfèrent continuer de gouverner ensemble, tout en soulignant qu'il n'entend pas conduire son pays dans un bras de fer budgétaire avec Bruxelles.
Renversement du rapport de force entre la Ligue et le M5S
Depuis la création de la coalition gouvernementale il y a tout juste un an, les deux partis n'arrivent pas à s'entendre sur un grand nombre de sujets - notamment sur la réduction d’impôts, l’autonomie fiscale pour le nord du pays ou la négociation des règles budgétaires de l'UE -, handicapés par leurs différences et la sauvegarde de leurs propres intérêts politiques. Mais les dissensions ce sont exacerbées depuis les résultats des élections européennes, qui ont renversé le rapport de force entre les deux partis. Ainsi, hier soir, Giuseppe Conte semblait surtout s’attaquer à Salvini, qui, galvanisé par sa performance, entend dicter l'agenda, surtout face aux menaces de sanctions européennes devant la détérioration des comptes publics de l'Italie.
« Avec les élections européennes, il y a eu un changement total du rapport de force entre les deux partis du gouvernement. La Ligue est passée de 17 % lors des législatives à 34 % des voix, tandis que le M5S est passé de 34 % à 17 %. » Alberto Toscano
Mercredi 29 mai, la Commission européenne a en effet demandé à l'Italie de s’expliquer sur la détérioration de ses comptes publics, une démarche qui pourrait aboutir à l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre le pays. Mais si Guiseppe Conte affirme ne pas être celui qui signera la procédure d’infraction - qui prévoit une réduction du déficit public -, il demande aussi à la coalition d’honorer le « contrat de gouvernement » - celui conclu en juin l’année dernière et dans lequel il n’y avait pas de hausse d’impôt et donc une augmentation potentielle du déficit.
« D'un coté, il y a une épreuve de force entre l’Italie et l’UE. De l'autre coté, une épreuve de force entre les deux partis de la majorité, qui pourrait mener l’Italie vers des élections anticipées à l’automne prochain. » Alberto Toscano
Alors que l’équilibre entre les deux forces gouvernementales parait instable - qui plus est dans une situation de crise avec l’Europe -, l'éventualité d'organiser des élections anticipées en Italie semble de plus en plus plausible...
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