Joe Biden pourra-t-il compter sur le Sénat ?

Joe Biden le 4 décembre 2020.
Joe Biden le 4 décembre 2020. ©AFP - Jim WATSON
Joe Biden le 4 décembre 2020. ©AFP - Jim WATSON
Joe Biden le 4 décembre 2020. ©AFP - Jim WATSON
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Quelques jours avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis, nous avions parlé de la bataille du Sénat comme primordiale pour donner les coudées franches au futur président. Quel rapport de force a dessiné le scrutin du 3 novembre ? "Droit de suite" avec Corentin Sellin.

Avec
  • Corentin Sellin Professeur agrégé d'histoire CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), spécialiste des Etats-Unis

Petit rappel des épisodes précédents : juste avant l'élection du 3 novembre, les Républicains occupaient 53 sièges au Sénat, les démocrates 47. Trente-cinq sièges étaient remis en jeu.

Depuis, l’écart s’est depuis réduit à 50/48, et deux sièges seront soumis à un second tour en janvier en Géorgie.

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L’enjeu est colossal puisqu’avec un Sénat républicain donc hostile, Joe Biden ne pourrait pas faire passer les réformes promises. Or, la comédie dramatique qui se joue autour de l’élection présidentielle, a littéralement empêché toute dissection des sénatoriales. Il en sera de même aujourd’hui 8 décembre, date limite avant laquelle les Etats doivent certifier leurs résultats et les listes de grands électeurs qui voteront officiellement le 14 décembre. La Cour suprême doit également dire ce mardi si elle accepte de se pencher sur la bataille du vote par correspondance en Pennsylvanie.

Tout est focalisé sur les palinodies de Donald Trump. 

Nous vous proposons une sorte de "droit de suite" de l' émission du 26 octobre, toujours avec Corentin Sellin.

Ce qui frappe dans cette fournée où il y avait beaucoup plus de sièges républicains à renouveler, c'est quand même la grande stabilité côté républicain. Il y a eu beaucoup de sénateurs réélus, et peu de nouveaux arrivants. Parmi ces derniers, les profils les plus extrémistes avaient certes été écartés en primaire; mais on voit quand même par exemple dans le Wyoming arriver Cynthia Lummis, qui est vraiment une caricature de pro-Trump, avec des accointances avec des miliciens radicaux, et qui est dans l'allégeance complète à Donald Trump. De toute façon, quand ils devaient se faire réélire, tous les sénateurs républicains ont dû faire allégeance à Donald Trump et ne pas s'écarter de la ligne.     Corentin Sellin

Après les deux seconds tours en Géorgie et en cas de victoire des deux candidats démocrates, le Sénat se retrouverait à 50/50 occupé par républicains et démocrates. Ce serait une majorité technique régulée simplement par le vote de départage de la vice-présidente future, Kamala Harris. Cela obligera les démocrates à faire à grande attention à un sénateur de leurs rangs, le sénateur Joe Manchin de Virginie occidentale, démocrate très conservateur, qui peut parfois voter comme les républicains. Et de toute façon, cela obligera Joe Biden à aller chercher des compromis avec les républicains qui l'ont déjà reconnu, ce bloc de conservateurs plus modérés comme Mitt Romney et Susan Collins.      Corentin Sellin

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