Joe Biden reconnaît le génocide arménien : comment peut réagir la Turquie ?

Des membres ou sympathisants de la communauté arménienne réunis devant le consulat turc de Beverly Hills, samedi dernier 24 avril, jour, de commémoration du génocide.
Des membres ou sympathisants de la communauté arménienne réunis devant le consulat turc de Beverly Hills, samedi dernier 24 avril, jour, de commémoration du génocide. ©AFP - Patrick T. FALLON
Des membres ou sympathisants de la communauté arménienne réunis devant le consulat turc de Beverly Hills, samedi dernier 24 avril, jour, de commémoration du génocide. ©AFP - Patrick T. FALLON
Des membres ou sympathisants de la communauté arménienne réunis devant le consulat turc de Beverly Hills, samedi dernier 24 avril, jour, de commémoration du génocide. ©AFP - Patrick T. FALLON
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Entretien avec l'économiste et politologue Ahmet Insel.

Avec
  • Ahmet Insel Professeur retraité de l’université de Galatasaray à Istanbul, éditeur

Prononcer le mot de "génocide" pour parler du massacre des Arméniens de l’empire Ottoman, en 1915, était de la part de Joe Biden un acte pesé. Le génocide a déjà été reconnu comme tel par une trentaine de pays et par la communauté des historiens, qui estiment qu'un million et demi d’Arméniens et plusieurs centaines de milliers de Chrétiens d’Orient ont été tués, ou sont morts suite aux marches forcées et aux déportations. Barack Obama devait reconnaître le génocide, il ne l'a finalement pas fait. Donald Trump lui, s'était rapproché de son "ami" Erdogan dans une relation transactionnelle... 

La réaction turque au discours de Joe Biden était prévisible : elle "n’a de leçons à recevoir de personne", a répondu le ministre des affaires étrangères, quand Recep Tayip Erdogan, lui, demeurait inhabituellement silencieux… L’échange peut-il en rester là ?

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A part le Parti démocratique des peuples (HDP, parti de gauche pro-kurde), tous les autres partis, qu'ils soient représentés au Parlement ou pas, se sont unis derrière Erdogan pour condamner cette intervention de Joe Biden. Mais ce n'est ni nouveau ni surprenant : le nationalisme turc est le commun le plus partagé sur l'espace politique en Turquie. Ces partis d'opposition soutiennent en général le gouvernement sur la politique extérieure, en Libye, en Syrie, etc.    Ahmet Insel

Le nationalisme du gouvernement turc va le contraindre à prendre des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis, alors que la crise économique ne lui laisse a priori aucune marge de manœuvre.   Ahmet Insel

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