Après sept années de guerre et près de 380 000 morts selon l'ONU, Ryad profite du respect de la trêve, depuis le 2 avril, pour trouver un scénario de sortie du conflit. Le belliqueux prince héritier semble avoir pris conscience des conséquences néfastes de la guerre, et pas seulement sur son image.
- Fatiha Dazi-Héni Chercheuse spécialiste des monarchies de la péninsule arabique à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM)
Dans les Enjeux internationaux le 22 avril dernier, l’anthropologue Franck Mermier expliquait la composition et le rôle du tout nouveau Conseil présidentiel dont une partie se trouve à Aden et une autre partie en Arabie saoudite, qui a ainsi placé des hommes pouvant représenter et défendre ses propres intérêts.
L’Arabie saoudite est depuis son entrée en guerre au Yémen en 2015, la grande alliée du pouvoir yéménite face aux rebelles houthistes. Ses frappes aériennes quotidiennes pendant sept ans ont fait un carnage. Les Nations unies estiment à 380 000 le nombre de morts dont une grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats : manque d’eau potable, de nourriture et d’accès aux soins.
Une trêve négociée par l’ONU et entrée en vigueur pour le ramadan, le 2 février, semble néanmoins relativement respectée. Les livraisons de pétrole ont pu reprendre au port de Hodeïda, et les Houthis ont libéré cette semaine l’équipage d’un cargo émirati qu’ils avaient intercepté en mer rouge en janvier…
S’il perdure, ce cessez-le-feu pourra même être prolongé… Même l’Arabie saoudite - qui a déjà beaucoup perdu dans cette guerre - y a itérêt.
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