Entretien avec Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors.
- Sébastien Maillard Directeur de l’Institut Jacques Delors
Avant la coronavirus, l'Europe traversait déjà une crise politique, une crise économique et sociale, une crise de leadership, une crise des valeurs…. La crise sanitaire aurait pu être le coup de grâce.
Elle l’est très certainement pour ce qui est de la cohésion sociale sur tout le continent. Elle a en revanche révélé - après un très mauvais départ et malgré des mesures de confinement, de reconfinement ou de re re confinement qui ne sont pas les mêmes partout… - elle a révélé qu’en dépit de tout ça que les 27 savaient prendre des décisions ensemble. Un plan de relance à 750 milliards d'euros levés sur les marchés sur trois ans.
Le coronavirus aura-t-il fait avancer le projet politique de l’Union européenne ?
Tous les Etats sont économiquement frappés, plus ou moins selon la place que prennent chez eux les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, de l'aéronautique, de l'automobile... par rapport, par exemple, au secteur numérique ou à la pharmacie (mais ce n'est pas dans le numérique qu'on a les plus grands acteurs européens!) Socialement, on a tous limité les dégâts par un recours massif au chômage partiel. Pour soutenir ce chômage partiel déployé à une échelle inédite à travers tout le continent, il y a eu la mise sur pied d'un nouveau mécanisme européen de soutien financier aux Etats, avec des prêts à taux d'intérêt très bas. La Commission européenne emprunte déjà sur les marchés pour aider des pays comme l'Espagne, par exemple. C'est notre très grande différence par rapport à ce qu'on a observé aux Etats-Unis. Sébastien Maillard
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