

Lors de la présidentielle de dimanche, le jeune parti Chega a remporté près de 500 000 voix, soit un bond spectaculaire par rapport aux 68 000 voix des élections législatives d’octobre 2019. Avec 12% des suffrages, André Ventura devient faiseur de rois. Entretien avec la chercheuse Cécile Gonçalves.
- Cécile Gonçalves Historienne du XXème siècle portugais
Cela paraissait inimaginable il y a encore deux ans. Le candidat à la présidentielle du tout jeune parti Chega a recueilli dimanche près de 12% des suffrages.
André Ventura s’est adressé au président réélu de centre-droit Marcelo Rebelo de Sousa : « il n’y aura pas de gouvernement au Portugal sans Chega ». Et cela ne paraît pas être de la méthode Coué, dans un pays qui jusque-là ne connaissait pas la montée en puissance de l’extrême-droite par ailleurs généralisée en Europe : le Portugal était resté relativement stable depuis la Révolution des œillets, 1974, année où fut chassée la dictature militaire.
En octobre 2020, des élections législatives au Parlement régional des Açores. Le Parti social-démocrate centre-droit] a réussi à gagner ces élections en concluant un accord avec Chega. Ce faisant, le leader du PSD a ouvert un large boulevard à André Ventura, il a donné des signaux qu'une collaboration était possible. Il en a fait un partenaire légitime, à condition qu'il arrondisse certains angles dans son discours, notamment sur la communauté portugaise tsigane. Désormais Chega, puisqu'il a deux députés aux Açores, peut espérer conclure des alliances et parvenir à l'avenir à constituer un gouvernement. Cécile Gonçalves
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