A l'heure où la Commission européenne débat du niveau de la Politique agricole commune dans son budget 2021-2027, Frédéric Courleux, directeur des études du think-tank indépendant Agriculture Stratégies, explique pourquoi il faut d'abord revoir le principe du "découplage" des aides, devenu caduc.
- Frédéric Courleux Directeur des études d’Agriculture Stratégies.
Dans l'élaboration de son budget 2021-2027 que la Commission européenne a mise en débat, la part que doit représenter la Politique agricole commune est l'objet de vives discussions : entre les Etats qui voudraient réduire l’enveloppe accordée au monde paysan - le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède… - et ceux pour qui il n’en est pas question, notamment la France qui reçoit chaque année plus de 9 milliards d’euros au titre de la PAC.
Mais, avant de se demander combien l’Europe doit mettre sur la table au titre des subventions agricoles, il faut se demander d’abord si ces aides sont efficaces ? C’est aussi l’objet de la consultation publique que le gouvernement a lancée hier au deuxième jour du Salon de l’agriculture... Dans un long article qui vient de paraître dans la revue annuelle Le Démeter (publiée par le Club Démeter), un think-tank indépendant Agriculture Stratégies, explique que l’Europe fait fausse route depuis maintenant plus de 20 ans. Qu’elle met en difficulté et ses propres agriculteurs, et ceux des autres continents, car c’est aussi elle, l’Europe, qui a édicté ses règles agricoles à l’Organisation mondiale du commerce.
Lire ici l'article Pour une réforme du multilatéralisme : Un défi pour les institutions européennes et une solution pour la PAC.
La PAC verse des aides aux agriculteurs quel que soit le niveau des prix agricoles - c'est le principe du "découplage". La Commission européenne croit en l'autorégulation des marchés. Aux Etats-Unis en revanche, les aides varient en fonction des prix. Ils ont gardé aussi un certain nombre de dispositifs de régulation. Par exemple: on est en pleine crise du sucre en Europe. Aux Etats-Unis, il y a toujours des quotas sucriers. Ce sont des outils bien plus efficaces que nos subventions de la PAC qui, au final, ne font qu'arroser du sable: dès lors qu'on dérégule les marchés, c'est l'agro alimentaire et la distribution qui vont capter les subventions. Les subventions de la PAC ne finissent pas dans les poches des agriculteurs. Frédéric Courleux
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