A l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron en Chine, nous recevons l'économiste Alisée Pornet, de l'AFD. Dans la Revue internationale et stratégique (RIS), notre partenaire trimestriel, elle signe un article titré "Le rattrapage technologique comme outil de la puissance chinoise".
- Alisée Pornet Economiste à l’Agence française de développement (AFD)
La "Chine de l’innovation"... Ce n’est pas celle que visitera Emmanuel Macron ce lundi, qui sera l’invité d’honneur de la Foire aux importations de Shangai. Pékin veut montrer combien elle s’ouvre aux produits étrangers et notamment français, que ce soit le porc breton ou les avions Airbus.
Quand la Chine exporte, elle, c’est encore et surtout des matériaux à bas prix, des produits à faible valeur ajoutée locale.
Pourtant, depuis la fin des années 70, elle s’est fixée pour objectif de passer du « fabriqué en Chine » au « inventé en Chine »
Et la stratégie commence à sérieusement fonctionner.
Les Zones Economiques Spéciales, qui ont tant contribué à faire de la Chine "l'atelier du monde", ont aussi permis la circulation des étudiants qualifiés et ont créé une diaspora scientifique chinoise très importante. Par exemple, les entreprises chinoises spécialisées dans les panneaux solaires ont été créées par ces étudiants issus de la diaspora scientifique. La Chine a d'abord été productrice de ces panneaux, elle faisait l'assemblage. Elle a peu à peu remonté la filière, de l’aval vers l’amont, en cherchant l’innovation qu’elle pouvait breveter. Ce fut la purification du silicium, qui permet un meilleur stockage de l’énergie dans les panneaux solaires. Alisée Pornet
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