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Sa directrice générale Christine Lagarde va quitter la tête de l'institution sur un échec: la grave crise que traverse l'Argentine malgré un prêt de 57 milliards de dollars. Pourtant, le FMI avait montré une certaine volonté à apprendre de ses erreurs. Entretien avec Anne-Laure Delatte, du Cepii.
- Anne-Laure Delatte Économiste, chercheuse au CNRS, membre du laboratoire LEDa de l'université Paris-Dauphine, spécialiste de la finance, des paradis fiscaux et de la zone euro
Le FMI doit accorder incessamment à l'Argentine une nouvelle tranche de crédit de 5,4 milliards de dollars, sur les 57 milliards qu’il lui a accordés l’année dernière - le plus gros prêt de son histoire. Mais le pays est aujourd'hui insolvable, et ce n’est pas faute d’avoir appliqué avec zèle les réformes socialement désastreuses que lui avait demandées en échange l’organisation économique mondiale. Des milliers de personnes manifestent depuis plusieurs jours dans le centre de Buenos Aires pour demander l’instauration d’un état d’urgence alimentaire » et des programmes sociaux....
Christine Lagarde , qui va céder la place de directrice générale du FMI à la Bulgare Kristalina Georgieva, part sur un échec et dit avoir "sous-estimé" la situation "extraordinairement compliquée" de l'Argentine.
Le FMI a appris de ses erreurs et assoupli ses conditions d'octroi de prêt. En Argentine, certaines dépenses sociales ont été isolées des politiques d’austérité: on lui a demandé de continuer à dépenser 1% de son PIB pour protéger les populations les plus fragiles. Le FMI a compris qu’une politique impopulaire ne fonctionnera pas, déstabilisera la situation politique et à terme, la situation économique et financière. Les investisseurs n'aiment pas ça. Anne-Laure Delatte
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