Entretien avec Anne Deysine, spécialiste des questions politiques et juridiques aux Etats-Unis, professeur à l'université Paris Nanterre.
- Anne Deysine professeure émérite de droit et de civilisation américaine à l’Université Paris-Nanterre
Donald Trump a donné hier son feu vert hier au processus de transition vers l’administration Biden : il fallait pour cela laisser la place libre à la tête des services généraux de l’administration américaine, qui jouent un rôle très important dans le passage de témoin d’une équipe présidentielle à l’autre.
Donald Trump l’a donc fait hier en remerciant l’administratrice actuelle et en lui demandant de « faire ce qui doit être fait en ce qui concerne les protocoles », invitation quelque peu sibylline à commencer la transition - tout en continuant à contester les résultats de l’élection, et en affirmant poursuivre la bataille sur le plan juridique.
Que peut-il se passer dans les neuf semaines qui restent à Joe Biden avant son investiture officielle ?
Le processus de passation de pouvoir a commencé et cela aurait été impossible tant que la petite dame à la tête des services généraux de l'Administration n'avait pas reconnu que Joe Biden a gagné. Ce qui est intéressant, c'est que cette responsabilité lui incombe, et non pas Trump qui, acculé à devoir l'admettre, a fait comme s'il en avait donné l'ordre. Non. C'est elle qui a fini par le faire parce que le Michigan a certifié les élections, etc. Dans sa lettre qu'elle envoie à Biden, elle dit quelque chose de très intéressant, à savoir que lors d'une élection si contestée comme cette année, cela paraît curieux que ce soit... elle, petite bureaucrate (dit-elle) qui s'occupe des marchés publics et de finance, qui prenne cette décision. C'est vrai que d'habitude, comme tout repose sur le fair-play, le problème ne se pose pas. Anne Deysine
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