

Un médecin militaire français est mort mardi après l'explosion de son véhicule dans le centre du Mali. C'est là que les forces de Barkhane viennent d'installer une nouvelle base, afin de traquer les groupes armés de plus en plus meurtriers dans la région et dans les pays alentours.
- Nicolas Desgrais Doctorant de l'Université de Kent, spécialiste de la région du Sahel
"Le moment est venu d'étendre nos efforts" annonce le général Frédéric Blachon, patron de la force française antijihadiste Barkhane. Selon l'armée française, l e centre du Mali connaît une situation extrêmement critique. Des groupes terroristes, parmi lesquels l’Etat islamique au Grand Sahara, la katiba Gourma, et le groupe Ansaroul Islam sévissent dans la zone ouest du fleuve Niger. En conséquence, l'opération Barkhane a choisi dès début 2019 de stabiliser la région de Gourma, près de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso.
Un nouveau drame d'une violence sans nom a secoué le pays le 23 mars avec le massacre de 157 Peuls, à Ogossagou, par un groupe «d’autodéfense» dogon, Dan Na Ambassagou. Le gouvernement malien prend alors deux mesures fortes avec la dissolution de cette milice et le remplacement des chefs d'état major des armées de l'air et de terre. Mais les groupes jihadistes jouent sur les tensions entre les Peuls et les Dogons pour multiplier les vengeances communautaires.
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Une base opérationnelle pour endiguer durablement la menace des groupes armés dans la boucle du Niger
L'ONU craint de nouveaux massacres et a donc organisé le déploiement des Casques bleus dans le centre du Mali car les Forces armées maliennes (Fama) accumulent de lourdes pertes le long de la boucle du Niger. La MINUSMA, Mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali, a été visée mercredi 3 avril par des roquettes à Kidal dans le nord du pays. En réaction, dans une déclaration rédigée par la France, le Conseil de sécurité "demande au secrétaire général de présenter des options en vue d'une possible adaptation significative de la Minusma (...) afin que cette dernière renforce l'efficacité de son soutien à la mise en oeuvre de l'accord" de paix de 2015, "sans pour autant mettre en péril la stabilité du Mali et de sa région".
Pour leur venir en aide, un e base opérationnelle avancée tactique de l'opération Barkhane finit de s'installer à Gossi, à 150 kilomètres de Gao pour accueillir 500 soldats, des véhicules blindés d'infanterie et lancer des opérations le long de la frontière nord du Burkina Faso.
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L'armée française n'a pas pour objectif premier d'éradiquer toute menace que posent les groupes armés djihadistes mais bien de permettre un affaiblissement de ces groupes pour que les armées nationales puissent être en mesure de gérer elles-mêmes cette situation. Nicolas Desgrais
Depuis le début de l'intervention française au Mali, 24 militaires français sont morts. Un médecin militaire de 30 ans, le capitaine Marc Laycuras, a été tué mardi après l'explosion de son véhicule par une bombe artisanale. L'état-major a précisé qu'"aucun ennemi, aucune présence particulière n’ont été décelés".
Les forces de Barkhane devront également multiplier les opérations dans le nord du Burkina Faso qui connaît des violences périodiques et des représailles intercommunautaires sans précédent.
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