Membre de l'UE depuis 2004, Malte est censée avoir transposé dans ses textes, les lois communautaires en matière notamment de lutte contre la corruption. Mais sur ce sujet, le droit de regard de Bruxelles est très limité.
- Sylvie Matelly Economiste et directrice adjointe de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
« Il y a des escrocs partout, la situation est désespérée » écrivait Daphné Caruana Galizia sur son blog, juste avant de mourir dans l’explosion d’une bombe cachée sous sa voiture.
La journaliste enquêtait depuis de longs mois sur l’évasion fiscale dans son pays, Malte. Elle était sur le point de mettre le doigt sur les liens entre un homme d’affaires maltais et d’une société offshore basée à Dubaï.
Depuis, l’enquête a mis en cause des responsables du gouvernement maltais, le Premier ministre travailliste Joseph Muscat a dû démissionner, remplacé par un autre travailliste qui a promis « la continuité » sans que l’on sache vraiment ce qu’il entendait par-là…
La journaliste Daphné Caruana Galizia menait l'enquête sur un système, le système maltais, où tout est lié: pour qu’existe le paradis fiscal ou un programme tel que celui des "passeports dorés" [pour un million d'euros, il est possible de "s'offrir" un passeport maltais donc européen], il faut que des agents publics acceptent de fermer les yeux sur un certain nombre de choses, donc de la corruption. C’est cela qu’elle mettait en évidence, tout ce système qui impliquait un certain nombre d’acteurs politiques. Et c’est parce que c’est un vrai "système", qui recouvre des réalités très diverses, qu’il est très difficile de lutter contre. Sylvie Matelly
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