Manifestations en Algérie: Abdelaziz Bouteflika, la candidature de trop ?

Manifestations contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflikab. L'élection aura lieu le jeudi 18 avril 2018
Manifestations contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflikab. L'élection aura lieu le jeudi 18 avril 2018 ©AFP - RYAD KRAMDI
Manifestations contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflikab. L'élection aura lieu le jeudi 18 avril 2018 ©AFP - RYAD KRAMDI
Manifestations contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflikab. L'élection aura lieu le jeudi 18 avril 2018 ©AFP - RYAD KRAMDI
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Encore plusieurs centaines de personnes manifestaient hier à Alger contre une 5ème candidature du président Abdelaziz Bouteflika. A deux mois de l’élection, le FLN qui l'a désigné se heurte à une contestation inédite. "Epargné" par les Printemps Arabes, son pouvoir résiste mal à la crise économique.

Avec

Le 10 février, le Front de libération nationale (FLN) annonce la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat à la présidentielle du 18 avril prochain. Après son AVC en 2013, le président algérien dirige le pays dans un état de santé de plus en plus dégradé. Un mouvement populaire inédit émerge progressivement pour dire non à ce 5e mandat. 

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Un pays sclérosé par l'immobilisme institutionnel et la crise sociale

Le gouvernement en place fait dorénavant face à une jeunesse lassée de leur chef d'Etat octogénaire, au pouvoir depuis 20 ans. 75% de la population algérienne a moins de 25 ans et 30% des 16-25 ans sont au chômage. Vendredi 22 février, des milliers de manifestants ont marché pacifiquement vers la présidence de la république, dans le centre-ville d'Alger, en se confrontant avec la police.

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Depuis 2001, les manifestations sont interdites à Alger. Pour Kader Abderrahim, les "Algériens se sont toujours emparés" du droit de manifester, surtout depuis la parenthèse démocratique 1989-1991

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Depuis ce jour, des manifestations quotidiennes se reproduisent dans différentes villes grâce aux appels anonymes de soulèvement citoyen sur les réseaux sociaux, sans support politique ou syndical. Un mouvement intellectuel militant croît en parallèle, le mouvement de Mouwatana, fondé en juin 2018, qui réclame une "Algérie libre et démocratique". 

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Dans un pays qui n'a jamais connu rien d'autre que l'autoritarisme, c'est très compliqué d'imaginer quelle sortie de crise il pourrait y avoir dans la mesure où ni les partis politiques ni les syndicats sont en capacité de relayer ou réguler ce mouvement. Kader Abderrahim

En choisissant l'option du 5e mandat, le sérail abandonne donc l'idée de trouver un candidat de compromis pour la succession de Bouteflika. Mais un opposant pourrait changer la donne dans les prochaines élections : Ali Ghediri, ancien général et directeur des ressources humaines au Département de la Défense, est craint par le gouvernement algérien. Il est le premier à avoir annoncé sa candidature en décembre 2018 et réclame une "Deuxième République".

La Question du jour
6 min

Pour l'heure, le président compte toujours briguer son 5e mandat, le Premier ministre a même déclaré ce lundi 25 février que "les urnes trancheront". Le même jour, les militants de Mouwatana ont été ralentis par de nombreux policiers en tenue anti-émeute dans leur manifestation matinale dans le centre-ville d'Alger.

Selon l'AFP, les réseaux sociaux ont relayé des appels à une "marche des étudiants" le 26 février partout dans le pays contre le 5e mandat.