Avec l'arrivée d'Andrés Manuel López Obradror, le Mexique effectue un basculement historique à gauche. Mais déjà, certains de ses projets suscitent l'inquiétude d'une autre gauche : autochtone, écologiste, voire marxiste aux Chiapas, où la révolte zapatiste fête ses 25 ans en mobilisant.
François-Xavier Freland (reporter, journaliste indépendant, ancien correspondant à Caracas pour France 24 et RFI (2008-2012)).
Depuis 1er décembre 2018, le Mexique est dirigé par le leader de la gauche Andrés Manuel Lopez Obrador, surnommé Amlo, ses initiales, par ses concitoyens. Elu à 53% des voix et disposant de la majorité du Parlement avec sa formation politique, cet homme de 65 ans a provoqué un séisme politique, mettant fin à 90 ans de pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), parti de centre-droit. La lutte contre la corruption, la réduction des inégalités et la crise des migrants d'Amérique centrale font partie des défis qu'Amlo doit surmonter. Mais ses grands projets pourraient être freinés par une autre gauche mexicaine, qui a fêté ses 25 ans d'existence cette année, les Zapatistas.
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Les Zapatistes, prêts pour une confrontation avec le gouvernement d'Amlo ?
Au Chiapas, la personne d'Amlo ne suscite pas l'enthousiasme mais la méfiance, voire la colère. Les Zapatistes, rebelles issus de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), vivent dans des municipalités autonomes au Chiapas. Depuis 1994, aucune intervention étatique n'a pu se réaliser dans cette organisation écologiste, sociale et communautaire. Les indigènes zapatistes sont toujours classés parmi les pauvres et font encore l'objet de racisme et d'exclusion sociale au Mexique.
Il y a déjà un bras de fer entre ces deux gauches : l'arrivée au pouvoir d'Amlo au Mexique pour la gauche, qui attendait ce messie, redonne de l'énergie aux zapatistes qui avaient disparu des écrans depuis quelques années. François-Xavier Freland
Les Zapatistes sont opposés au programme de Lopez Obrador, en particulier le projet de construction future d'un train maya dans le Yucatan, au sud-est du pays. Le 1er janvier 2019, ils ont appelé les indigènes à la résistance.
En savoir plus : Concordance des temps - Guévarisme et Zapatisme
Retour sur info - document INA - janvier 1994 - "des guerilleros, sortis du néant, occupent quatre villes de l'Etat du Chiapas" :
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