

Pour la première fois depuis le début de la crise il y a 11 mois, le gouvernement du Président Ortega négocie avec une partie de l'opposition. L'échéance du 28 mars fixe un objectif pour un accord mais la "feuille de route" doit encore être validée. Réel effort de consensus ou manœuvre dilatoire?
- Hélène Roux chercheure associée à l’Université Paris 1 et journaliste.
Depuis le 18 avril 2018, le Nicaragua est plongé dans une grave crise politique qui a fait plus de 325 morts. Le gouvernement de l'ex-guérillero sandiniste Daniel Ortega, âgé de 73 ans, a utilisé la répression comme outil de violation des droits de l'Homme pour asseoir son autorité. Le 5 mars 2019, après plusieurs mois de laborieuses négociations, le gouvernement et l'opposition annoncent la conclusion d'un accord sur une "feuille de route" pour tenter de sortir de cette impasse politique qui a également provoqué la récession économique du pays.
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Une sortie de crise loin d'être aboutie ?
Au terme de cinq jours de réunions, un accord a enfin été conclu par le gouvernement Ortega et ses opposants, considérés comme des "putschistes" depuis le début des manifestations. Ces derniers l'accusent d'avoir instauré une dictature et demandent des réformes politiques. Ils réclament la libération des opposants emprisonnés, le rétablissement des libertés publiques, le départ d'Ortega et de son épouse Rosario Murillo, vice-présidente, pour convoquer de nouvelles élections avant 2021.
La "feuille de route" établit les règles de pourparlers entre la délégation du régime et celle de l'opposition, représentée notamment par la plateforme Alliance civique pour la Justice et la Démocratie réunissant étudiants, paysans, entreprises et société civile.
Le retour de la conférence épiscopale est également prévu, représentée par Mgr Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, en tant que "témoin et accompagnateur national". Il sera rejoint par le coordinateur des Eglises évangéliques du Nicaragua, le pasteur Ulises Rivera, plus proche du pouvoir.
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L'agenda du gouvernement n'est pas la même que celui des négociateurs de l'opposition. Il est assez évident que pour le gouvernement, il s'agit de désamorcer les possibles sanctions internationales. Mais surtout, il s'agit de mettre au premier plan le thème économique, la récupération économique du pays qui est en récession en raison de la crise. Hélène Roux
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La "feuille de route", destinée à trouver une solution face à cette crise, sera surveillé par des "garants internationaux" prochainement désignés par consensus.
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Selon Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, dans le rapport du HCR en août 2018, "la violence et la répression observées au Nicaragua depuis le début des manifestations, en avril, résultent de l'érosion systématique des droits de l'homme au fil des ans et mettent en lumière la fragilité générale des institutions et de l'Etat de droit."
Managua a expulsé la mission des Nations Unies sur les droits humains et deux missions de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) en août et en décembre 2018.
Les négociateurs ont jusqu'au 28 mars pour trouver une issue à cette crise d'une durée de 11 mois.
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