- Ramel professeur des universités à Sciences-Po
Les Nations unies ont célébré cette année leurs soixante-dix ans. Pourtant, malgré ce recul, le bilan de l’ONU n’est pas aisé à établir. D’autant que l’organisation a fréquemment dépendu des puissants du moment. Sans tenter un historique, il faut rappeler d’emblée que les Nations unies ont beaucoup changé depuis les bouleversements internationaux, il y a vingt-cinq ans. Promotion de l’ingérence, grandes guerres de coalition (trois en totalité, plus deux sans l’accord de l’ONU), absence de réforme de l’organisation elle-même et de son conseil de sécurité, affaiblissement du secrétariat général, multiplication remarquable des opérations de maintien de la paix, difficultés chroniques de financement, etc. Bref, que sait faire et que peut faire l’ONU ?

**16 opérations de maintien de la paix sont actuellement en cours, représentées en violet dans la carte. Survolez ou cliquez sur les pays pour obtenir des informations précises sur chacune des missions. Les 53 autres missions terminées (parfois plusieurs concernant un seul pays : 4 en Haïti, 3 en Croatie ou au Timor oriental...) sont représentées en orange. **
**Pour plus d'informations, consultez notre dossier consacré aux Nations unies. **
**En Algérie, ** on se préoccupe activement de revendiquer une voix, un veto et une représentation "plus juste" pour l'ensemble du continent africain. Un Comité des dix a été institué par l'Union Africaine, il y a dix ans déjà, aux fins de promouvoir et défendre la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité.
En Afrique, on propose également que, à défaut de pouvoir s’entendre sur le profil du futur représentant de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union africaine pourrait elle-même y être désignée.
La plupart des dossiers traités par le Conseil de sécurité de l’Onu ayant un «rapport direct» avec leur continent, les dirigeants africains misent sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies pour accroitre leur représentativité au sein du système onusien.
**En Russie, ** on est fier que Vladimir Poutine conduise une large délégation de dix officiels. Il était y déjà présent en 2000, 2003 et 2005 !
Et on se félicite qu'"Une tonalité particulière sera conférée à cette rencontre par la signature à New York par les chefs d'Etat et de gouvernement de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire adoptée sur l'initiative de notre pays"
C'est d'ailleurs l’ambassadeur de la Russie auprès des Nations Unies, Vitali Tchourkine qui préside actuellement le Conseil de sécurité. Il a abordé la question de l’initiative, avancée par la France, de limiter les pouvoirs du droit de veto, se prononçant résolument contre une telle évolution.
Aux Etats Unis, on note un certain regain d'intérêt de Barack Obama pour les missions de paix de l'Onu car, si** l** es États-Unis financent ces troupes onusiennes à hauteur de 28% ils ne leur fournissent seulement que 80 policiers, militaires et conseillers. La plupart des Casques bleus viennent du sous-continent indien (Inde, Bangladesh, Pakistan, Népal) et d'Afrique (Éthiopie, Ghana, Sénégal, Nigeria).
Il est également favorable à la modification de la structure du Conseil, n'oubliant pas que les discussions concernant la réforme de la composition du Conseil de sécurité liée à la fin du monde bipolaire et à l'émergence de nouvelles puissances traînent depuis des années.
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