ONU. Les opérations de maintien de la paix : efficacité et limites.

Un casque bleu de l'ONU en 2006
Un casque bleu de l'ONU en 2006 ©Reuters - Eduardo Munoz
Un casque bleu de l'ONU en 2006 ©Reuters - Eduardo Munoz
Un casque bleu de l'ONU en 2006 ©Reuters - Eduardo Munoz
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Peu nombreuses jusqu’aux bouleversements internationaux de 1989-1991, les opérations de maintien de la paix ONU se sont multipliées à l’envi dans les années 90 et sont devenues plus ambitieuses, plus coûteuses aussi.

Avec
  • Ronald Hatto professeur à Sciences-po Paris

Déployées avec ou sans l’accord des parties, sous chapitre VI ou chapitre VII de la charte de l’ONU, elles ont pu être de véritables réussites (Namibie, Mozambique…), mais elles ont pu aussi conduire à l’échec, faire pourrir des situations ou geler des conflits. Surtout, on a souvent trop attendu d’elles, quand elles ne servaient pas à masquer l’impéritie ou l’impuissance des diplomates. Peu à peu, ces interventions militaires ont été classées pour leur finalité : maintien de la paix, rétablissement de la paix, consolidation de la paix, imposition de la paix.

Fréquemment critiqués pour leur efficacité limitée et les effets contre-productifs de leur présence, ces Casques bleus (qui avaient reçu le prix Nobel de la paix en 1988) ont payé un lourd tribut, dans des circonstances qui pouvaient être effroyables. Bref, utiles et/ou nécessaires, elles ne peuvent grand chose sans la volonté de coopération des États et, in fine, un minimum de dialogue entre les belligérants.           Th. G.

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Les pays membres du Conseil de sécurité
Les pays membres du Conseil de sécurité

En Afrique, que ce soit sous mandat onusien ou pas, au moins 120 États participent actuellement à des missions de maintien de la paix à travers tout le continent. Et les pays africains aussi répondent de plus en plus présents à l'appel. Mais cette « africanisation des opérations de maintien de la paix » ne ferme pas la porte aux contributions des autres pays du monde. L’Asie, l’Europe, l’Amérique, voire l’Océanie, sont bien représentées dans les 120 États qui interviennent dans les quelques 18 missions de maintien de la paix et de sécurisation en cours. Avec près de 9000 hommes participant à huit missions de maintien de la paix distinctes, sous la bannière des Nations unies et de l’Union africaine, le Bangladesh est le plus gros contributeur de troupes sur le continent africain. Le Pakistan compte lui quelque 8300 hommes engagés dans six opérations de pacification en Afrique. Le podium est complété par l’Ouganda qui a dépêché à ce jour plus de 8000 soldats de la paix dans des pays en crise.

La présence des troupes mandatées par l’Union européenne (UE) se remarque davantage dans des missions de formation des armées africaines, au Mali et en Somalie notamment. L’armée française mène de son côté des activités militaires autonomes dans certains des pays africains confrontés aux conflits armés ou à la menace jihadiste, en marge des opérations de maintien de la paix traditionnelles.

Depuis 1948, année de la première opération de maintien de la paix des Nations unies, plus de 1 230 hommes faisant partie des Casques bleus africains ont été tués à travers le monde. Et, en moins de trois ans, plus de 80 Casques bleus sont tombés rien qu'au Mali.

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