Les « pays émergents » sont une expression valise. D’autant plus que leur évolution économique est très différenciée depuis quelques années.
- Laurence Daziano Economiste, maître de conférences à Sciences Po et membre de la Fondapol
D’autant plus que leur évolution économique est très différenciée depuis quelques années.
À cela des raisons bien connues. La crise économique mondialisée dès 2008 (elle avait pris naissance aux États-Unis en 2007) ; la baisse volontaire, subite et sévère du cours du baril depuis l’été 2014 ; l’insuffisante demande intérieure qui, pour certains, avait servi de coussin ou d’amortisseur ; la mauvaise forme économique de la Chine, etc.
Si la situation économique du Brésil est particulièrement inquiétante, celle du Venezuela (grand exportateur de pétrole vers les États-Unis et désormais donné pour détenir les premières réserves mondiales prouvées de pétrole) est franchement mauvaise. Nous avions déjà parlé de la Russie et nous aborderons bientôt la situation en Algérie, pays fort exposé. Mais quid de quelques africains clés (Nigeria, Ghana, Ouganda…) ?
Et quel regard générique porter sur ce nouveau paysage ? Th. G.
La nouvelle capacité à consommer des classes moyennes des pays émergents est l’un des phénomènes majeurs de l’évolution de l’économie mondiale. Selon les perspectives de l’OCDE, les dépenses des classes moyennes indiennes et chinoises combinées, seront en 2030 presque six fois supérieures à celles des « middle classes » américaines, alors qu’elles sont aujourd’hui quatre fois inférieures.
La Chine offre aux autres pays émergents une "énorme opportunité" de doper et de diversifier leurs exportations, estime le nouvel ambassadeur d'Argentine en Chine... qui relève ainsi qu'environ 86% des exportations argentines vers la Chine sont des produits alimentaires issus de quelque 15 grandes entreprises, alors que 99,5% des exportations du géant asiatique vers l'Argentine sont des produits industriels fabriqués par quelque 3.000 entreprises.
Seulement trois pays producteurs de pétrole restent dans le top 10 des pays les plus résistants à la baisse phénoménale des cours du brut : le Koweit, la Russie et le Pérou. En revanche, parmi les pays devenus les plus vulnérables, on retrouve de plus en plus les exportateurs de matières premières, dont le Brésil, le Ghana et l’Afrique du Sud. Les émergents restent donc au cœur des risques qui touchent la planète finance. Ils sous-performent les bourses développées depuis cinq ans. Mais les gérants se demandent si le plus dur n’est pas passé.
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