

Au début du Brexit était l'idée de "reprendre le contrôle", avec une certaine dose de protectionnisme. Aujourd'hui, les Brexiters parlent plus volontiers de dérégulation, de libre-échange total, d'ouverture des frontières... sauf sur l'immigration. Entretien avec l'économiste Catherine Mathieu.
Catherine Mathieu (économiste à l’OFCE, spécialiste du Royaume-Uni).
Le Royaume-Uni quittera l’Union européenne le 31 janvier prochain, et entrera à cette date dans une phase de négociations avec l’Union européenne: la Chambre des communes a donné son feu hier, à une très large majorité, après plus de trois ans de divisions au sein du Parlement britannique. Les députés en ont profité pour durcir la législation sur l’immigration - plus question par exemple d’autoriser automatiquement le regroupement familial.
Et c’est bien sur cet argument-là - "reprendre le contrôle", "retrouver sa souveraineté", et notamment sur l’immigration - que l’idée même du Brexit s’est construite et a convaincu les électeurs. Idée associée à une certaine dose de protectionnisme… Sauf qu’au plan économique, de protectionnisme il n’est plus question. La plupart des partisans du Brexit, notamment chez les conservateurs, ne parlent plus que dérégulation économique, libre-échange total, ouverture des frontières.
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