

D'après les premiers résultats des législatives de mardi, le Parti travailliste obtient sept sièges à la Knesset (sur 120). Si la société israélienne est "polarisée", ce n'est plus selon un antagonisme gauche-droite. Entretien avec la chercheuse Amélie Ferey.
- Amélie Ferey Chercheuse au centre des études de sécurité de l’IFRI et coordinatrice du laboratoire de recherche sur la défense
On ne connait toujours pas les résultats définitifs des élections d’avant-hier, ni s’il faudra voter une cinquième fois, mais ce que l’on sait c’est que le parti de droite de Benyamin Netanyahou le Likoud, a obtenu une trentaine de sièges, suivi par le parti de centre-droit Yesh Atid la formation de Yaïr Lapid. chacun y va de ses tractations, pour obtenir des soutiens supplémentaires et atteindre le seuil des 61 sièges, seuil à atteindre au Parlement qui en compte 120, pour espérer rejoindre le gouvernement.
Mais depuis avant-hier, avez-vous une fois entendu parler du Parti travailliste ? Jadis grand parti, l’un des piliers de la création de l’Etat hébreu, au pouvoir avec Yitzhak Rabin, Ehud Barak sans remonter jusqu’à Shimon Peres ou même Ben Gourion… Le Parti travailliste, d’après les derniers résultats, n’obtiendrait que sept sièges.
On lit partout que la société israélienne est "polarisée", mais si elle l'est c'est surtout autour de la personnalité de Benyamin Netanyahou beaucoup plus que sur sa ligne politique. Même à gauche, il a réussi pendant ces élections à imposer son tempo. Amélie Ferey
La base sociologique du Parti travailliste, c'était plutôt un électorat ashkénaze dans ce qui reste des kibboutz. Cet électorat a perdu en influence et le parti est vu comme élitiste par les Mizrahim plutôt enclins à voter pour le Likoud. Amélie Ferey
S'il n'y a plus de gauche au niveau de la représentation politique en Israël (elle est en tout cas moins présente qu'avant), il y a aussi des espaces alternatifs dans laquelle cette gauche fleurit" : ONG, séries télévisées... Amélie Ferey
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