

L'élection de Donald Trump, quelques mois après le vote du Brexit en 2016, donnait aux Britanniques l'espoir d'un accord avec un président américain qui regardait l'UE d'un mauvais oeil. Les cartes sont rebattues avec l'élection de Joe Biden, et l'accord finalement négocié avec Bruxelles.
- Sylvie Matelly Economiste et directrice adjointe de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
Trois jours après la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne, et au lendemain de la rentrée aux Etats-Unis d’un Congrès renouvelé… quels souhaits pour 2021 Boris Johnson peut-il formuler en faveur de la « special relationship », la relation spéciale censée unir toujours les deux pays… ?
Boris Johnson, qui n’a pas manqué d’optimisme pour mener à bien le Brexit, en fait usage aussi quand il évoque l’accord commercial que le Royaume-Uni a commencé à dessiner avec son partenaire américain.
Cet accord commercial, envisagé par Boris Johnson et par Donald Trump, devait à l'origine être un accord très large. Mais Donald Trump avait refroidi les ardeurs des Britanniques, puisqu'il avait proposé la privatisation du système de santé britannique pour que les entreprises américaines puissent y investir. Cela avait fait très fortement polémique. Aujourd'hui, on a encore très peu d'éléments sur la vision que peut avoir Joe Biden et son équipe démocrate sur la négociation de cet accord, et sur ce que le nouveau président souhaite avec le Royaume-Uni. Sylvie Matelly
La "relation spéciale" entre les États-Unis et le Royaume-Uni n'est pas seulement commerciale. Pour les citoyens britanniques, c'est essentiellement la culture et la langue. La fierté, aussi, d'avoir été les deux grandes démocraties qui ont sauvé la démocratie occidentale au moment de la Seconde Guerre mondiale. Cette relation spéciale est aussi la relation stratégique. Les Britanniques par exemple dépendent de la force de frappe nucléaire des Etats-Unis. Leurs relations militaires sont extrêmement fortes au sein de l'OTAN. Mais cette relation n'est "spéciale" que parce que le Royaume-Uni la pense spéciale. Les Américains, eux, oublient très souvent d'en parler - Barack Obama avait même parlé d'une relation "essentielle", ce qui voulait dire que les deux pays n'étaient pas égaux exactement dans leurs forces et dans leur puissance. Cela avait profondément froissé les Britanniques. Sylvie Matelly
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