Entretien avec la chercheuse Amélie Zima.
- Amélie Zima Docteure en science politique et chercheuse au Centre Thucydide (Université Panthéon-Assas)
Twitter a décidé récemment de supprimer des comptes qui « ont sapé la foi en l’Otan ». Par définition on ne saura pas ce qu’écrivaient ces comptes (peu nombreux, 373 au total) mais la plateforme, qui a le bannissement de plus en plus facile, les soupçonned’avoir liens avec la Russie, l’Arménie ou l’Iran.
S’il y en avait un qui n’avait plus foi en l’Otan et voulait quant à lui la quitter, c’était Donald Trump… Voilà pourquoi la réunion cette semaine des ministres des Affaires Etrangères de l’Otan avait des airs de retrouvailles… Anthony Blinken a assuré aux Européens qu’il voulait « reconstruire » l’Alliance avec eux… l’accompagner dans son adaptation stratégique, prévue pour 2030.
Le comité présidé par l'ancien ministre allemand Thomas de Maizière insiste sur la nécessité de renforcer la concertation entre alliés, en référence aux actions turques. [...] Ce comité amorce aussi une réflexion vers un nouveau concept stratégique, avec l'idée de retour à la défense territoriale. C'est l'annexion de la Crimée par la Russie qui l'inspire, alors que le concept sur lequel fonctionne l'OTAN jusque-là donne à l'OTAN un caractère expéditionnaire et hors zone qui ne correspond plus trop à la réalité stratégique. Le rapport souligne aussi l'importance de prendre en compte le terrorisme, et préconise qu'en plus des réunions des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, il y ait des réunions des ministres de l'Intérieur. Amélie Zima
Le renforcement de l'Otan sur son flanc est fait suite à l'annexion de la Crimée et au déclenchement de la guerre dans le Donbass. Il respecte les termes de l'acte fondateur Otan-Russie de 97 puisque ce sont quatre bataillons de mille hommes dans les Pays baltes et la Pologne, qui ont pour but de montrer la solidarité de l'Alliance. C'est une présence rotative, pas permanente. Et l'OTAN reste grosso modo sur une ligne de transparence : elle ouvre les exercices militaires à la presse, aux observateurs étrangers. C'est plutôt la Russie qui casse l'acte fondateur avec la remilitarisation de l'Oblast de Kaliningrad avec des missiles Iskander, par exemple. Amélie Zima
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