Pas d'accord à l'issue de la rencontre USA-Corée du Nord aujourd’hui à Hanoï. C'est un échec pour Donald Trump qui voulait des engagements concrets. Pour le Japon, c’est le deuxième sommet que Shinzo Abe regarde de loin et avec inquiétude : "sur le banc de touche" des grandes affaires asiatiques?
- Franck Michelin Professeur à la Teikyo University (Faculty of Economics), Tokyo, et membre de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer
Du 27 au 28 février, Donald Trump et Kim Jong Un se sont rencontrés pour la seconde fois à Hanoï, au Vietnam pour régler la question nucléaire en Corée du Nord. Mais ce fût un échec car les deux dirigeants sont en désaccord sur la levée des sanctions envers la Corée du Nord. Aucun accord de dénucléarisation n'a donc pu aboutir. Le Japon, qui était marginalisé dans les discussions, espère rencontrer le dirigeant nord-coréen pour tenter d'apaiser leurs relations pour le moins tendues.
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Isolé diplomatiquement, le Japon essaie de ne pas perdre la face
Sur le dossier nucléaire nord coréen, le gouvernement Abe se focalise surtout sur la question des missiles de courte et moyenne portées. Auparavant, le Premier ministre Shinzo Abe avait un discours très dur envers Kim Jong Un sur ses essais nucléaires et tirs balistiques réguliers et menaçants entre 2012 et 2017. A cela s'ajoute le problème non résolu des Japonais enlevés par la Corée du Nord dans les années 1970.
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Mais sa posture diplomatique sur la scène internationale est plus que déplorable ces derniers temps. Les Etats-Unis de Trump ne se préoccupent pas des difficultés sécuritaires de Shinzo Abe, la question des Kouriles avec la Russie n'est pas encore résolue et ses relations avec la Corée du Sud sont très mauvaises.
Il y a un sentiment de danger pressant au Japon, peut-être pas à court terme mais à moyen et long termes d'une espèce de retrait des Etats-Unis de la zone d'Asie du Nord-Est. Sur les questions de défense et de diplomatie, le Japon est lié aux Etats-Unis de façon extrêmement forte, et même intrinsèque depuis le traité de paix de 1952. Franck Michelin
Le retour des pourparlers à six comme dans les années 2000 pourrait aider le Japon à sortir de son isolement avec les Etats-Unis, la Russie, la Corée du Sud, la Corée du Nord et la Chine
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Cette quête de reconnaissance internationale est également souhaitée par l'empereur du Japon lui-même. Dimanche 24 février, lors d'une cérémonie marquant ses 30 ans de règne, Akihito a appelé son pays à s'ouvrir davantage au monde pour "construire des relations sincères avec les autres pays".
Pour en savoir plus
La page de Franck Michelin sur le site de la Teikyo University
Page du site officiel de Franck Michelin, chercheur sur l'histoire du Japon et de l'Asie contemporains, et plus particulièrement sur les relations du Japon avec le monde au XXe siècle
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