

Un désistement sous la pression et une élection jouée d’avance : ce sont les deux événements majeurs du sommet d'OIF ouvert hier à Erevan. Alors qu'Emmanuel Macron veut "réinventer la francophonie", ce sommet inédit par son affluence l'est peut-être par ses fissures ou tensions.
- Thierry Cornillet député du Parti Radical, auteur du rapport “Le rôle de la France dans la francophonie dynamique”, remis au président Emmanuel Macron
Assez décriée en raison de son déclassement dans les institutions internationales, notamment européennes (36 % des documents en français en 1998, 3,6 % en 2018), la Francophonie a été réinvestie dans les discours d’Emmanuel Macron depuis un an. Il veut faire passer l'usage de la langue de la cinquième à la troisième place mondiale d’ici 2030.
Avec 26 chefs d’Etat, le Sommet d’Erevan est une nouvelle tribune pour ce projet qui vise en particulier le continent africain, mine d’or démographique à investir pour la France. A l'échelle mondiale, l’ONU prévoit un milliard de locuteurs francophones d’ici 2065 (l'OIF les estime actuellement à 274 millions). De ce point de vue, l'Arménie, avec 200 000 locuteurs estimés (sur 3 millions d'habitants), en plein Caucase, s'affiche aisément comme le symbole d’une francophonie consensuelle et francophile.
En rappelant hier les objectifs climatiques et la réforme du conseil de sécurité à l'ONU, le président français ne s'est pas caché de vouloir doter l'OIF d'un rôle politique accru. Cependant l'organisation elle-même est fragile : son budget de 85 millions d'euros annuels finance déjà difficilement l'enseignement secondaire ; et surtout l'OIF qui s'est beaucoup étendue (84 pays) est menacée par de nouvelles tensions.
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En accélérant le rythme de ses "élargissements", l'OIF a aussi multiplié les adhésions litigieuses : certaines, pour des raisons linguistiques, d'autres plus âpres en raison des atteintes aux libertés et droits humains. En témoignent les pressions cette année sur la candidature de l’Arabie Saoudite qui vient de se retirer sous la pression, et la bataille diplomatique entre le Canada et le Rwanda pour celle de la nouvelle Secrétaire Générale désormais donnée d’avance : la Rwandaise Louise Mushikiwabo succédera aujourd'hui à Michaëlle Jean.
L'Union Africaine (dont Paul Kagame est le président) et la France ont soutenu cette candidature. S'agit-il pour l'Elysée de promouvoir un symbole d’une politique de « décentrement » de la Francophonie, ou comme le déclarait le président hier parce que « l’épicentre de la langue française est sans doute dans le bassin du fleuve Congo » ? Emmanuel Macron veut accélérer le rapprochement qu'il a entrepris avec l'une des première puissances d’Afrique ; peut-il le faire à travers l'OIF sans provoquer de nouvelles divisions ?
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Thierry Cornillet @TCornillet
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