La tournée de Rex Tillerson dans cinq pays d’Amérique Latine au début du mois est la première du Secrétaire d’Etat américain dans le sous-continent. Après une année de relations troublées, les Etats-Unis visent plus qu’une réconciliation : reprendre la main.
- Jean-Jacques Kourliandsky chercheur à l'Iris, spécialiste de l'Amérique latine et de l'Espagne et directeur de l’observatoire d’Amérique latine de la Fondation Jean Jaurès.
Avec cette tournée, les Etats-Unis veulent combler une lacune et se positionner pour l’avenir. Non seulement les relations se sont distendues avec l’arrivée de Donald Trump, mais la région avait aussi été particulièrement visée par les propos du président : des « shithole countries » - dont Haïti et le Salvador, à la polémique sur le mur avec le Mexique, la liste des griefs est longue. Rex Tillerson est d’abord venu donner des signes de coopération : le Mexique, première étape de la tournée a été le symbole d’un réchauffement des relations politico commerciales.
Les objectifs énoncés par le Secrétaire d’Etat lors d’un discours à l’Université d’Austin le 1er février sont ambitieux : devenir « le premier partenaire économique » (en particulier le principal fournisseur d’énergie) de la région, et distendre la relation nouée entre ces pays avec la Russie et la Chine.
Cette démarche est donc aussi un test politique, de popularité, voire de leadership américain : en témoigne le choix des 5 pays visités, libéraux (Mexique, Argentine, Pérou, Colombie, Jamaïque), la plupart membres du Groupe de Lima formé l’année dernière en soutien à l’opposition au Venezuela, que les Etats-Unis veulent fidéliser autour d’eux.
Le résultat est cependant incertain : 2018, « Année de l’Amérique Latine » proclame Tillerson, est une année électorale majeure en Amérique Latine. Pas moins de cinq élections peuvent changer les équilibres et les alliances. Dans son discours, l’ancien PDG d’ExxonMobil invoquait la Doctrine Monroe jugée « aussi pertinente aujourd’hui que le jour où elle a été formulée » : cette posture définie en 1823, en défendant l’Amérique de l’ingérence européenne, se réservait une influence presque exclusive en Amérique Latine. Que peut encore faire Washington dans son ancien « arrière-cour » ?
Quelques vidéos pour éclairer en images le thème d'aujourd'hui :
Après les dictatures militaires sanguinaires, l’Amérique du Sud a vu des partis de gauche, parfois d’inspiration marxiste, s’installer au pouvoir. L’Argentine, le Pérou, le Brésil et le Chili opèrent un revirement à droite. Est-ce la fin d’une époque ?
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Christophe Ventura, professeur à l'Université Paris-8, et chercheur associé à l**'IRIS,** répond à 3 questions à l'occasion de la publication de son livre "L'éveil d'un continent: géopolitique de l'Amérique latine et de la Caraïbe":
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Le Secrétaire d’États américain Rex Tillerson chante les louanges de la Monroe Doctrine, en insistant sur le fait qu'il la considère aussi pertinente en 2017 qu'elle ne l'était en 1823 (“as relevant today as it was the day it was written”). La chaîne Ultimas Noticias nous livre, en langue originale anglaise, quelques détails de cette pensée impérialiste du XIXè siècle:
La chaîne digiSchool se propose de resituer la puissance des Etats-Unis au XXIè siècle dans la perspective des quatorze "points Wilson":
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