Venezuela : où est l'issue ?

Affrontement de la police anti-émeute avec des manifestants de l'opposition lors d'une manifestation contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, le 23 janvier 2019.
Affrontement de la police anti-émeute avec des manifestants de l'opposition lors d'une manifestation contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, le 23 janvier 2019. ©AFP - YURI CORTEZ
Affrontement de la police anti-émeute avec des manifestants de l'opposition lors d'une manifestation contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, le 23 janvier 2019. ©AFP - YURI CORTEZ
Affrontement de la police anti-émeute avec des manifestants de l'opposition lors d'une manifestation contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, le 23 janvier 2019. ©AFP - YURI CORTEZ
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Deux présidents, deux légitimités, deux camps internationaux : la polarisation est maximale dans et autour du Venezuela. Nicolas Maduro fait face depuis mercredi à un autre président autoproclamé, Juan Guaido. Manifestations et violences se poursuivent, la communauté internationale se divise.

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Le 23 janvier 2019 est devenu une date historique pour le Venezuela. Juan Guaido, jeune président de l'Assemblée nationale âgé de 35 ans, leader de l'opposition, s'est proclamé président de la République par intérim devant des dizaines de milliers de manifestants anti-Maduro à Caracas. Deux jours plus tôt, un soulèvement militaire a pu être avorté par le gouvernement chaviste. Le pays est dorénavant gouverné par deux présidents qui se dénient leur légitimité mutuellement. 

Il y a une très nette accélération de l'Histoire en ce moment au Venezuela, ce qui ne veut pas dire que l'issue de la crise est proche. Olivier Dabène

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Une confrontation de pouvoir inédite et décisive

Le 10 janvier dernier, le successeur d'Hugo Chavez n'a pas prêté serment devant l'Assemblée nationale alors qu'il entamait son 2e mandat. Le pouvoir législatif vénézuélien a donc considéré son investiture illégitime, permettant ainsi à Juan Guaido d'utiliser la Constitution pour légitimer sa prise de pouvoir 13 jours plus tard, avec le fervent soutien des Etats-Unis. A l'inverse, le président chaviste a dénoncé immédiatement "une tentative de coup d'Etat fasciste", décidant dans la foulée de couper les ponts diplomatiques avec les Etats-Unis.

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Malgré le ralliement d'une majorité des pays d'Amérique latine en faveur du nouveau président, l'armée et le Tribunal de justice suprême vénézuéliens restent fidèles au dirigeant socialiste, ce qui ne facilite pas l'arbitrage entre les deux chefs d'Etat. Sans surprise, la Chine, la Russie et la Turquie affichent clairement leur soutien au régime chaviste pour contrer une potentielle ingérence militaire américaine dans les prochains jours. Seules l'ONU et l'Union Européenne tentent de calmer la situation en promouvant le dialogue et l'établissement d'élections "libres et crédibles". 

La clé de cette crise est au plan international, parce qu'on ne peut pas faire grand chose dans la rue. La situation est extrêmement tendue, Maduro a décidé d'expulser sous 72 heures les diplomates américains, c'est une mesure très forte. Les Etats-Unis ont décrété que puisqu'ils ne reconnaissent pas Maduro en tant que président, ils ne reconnaissent pas sa décision de rompre les relations diplomatiques. Par conséquent, ils ont décidé de conserver le personnel sur place. Cela risque d'être très compliqué de les expulser. L'un des deux présidents va être humilié dans les 72 heures. Olivier Dabène

Le mois prochain, l'UE a prévu de créer un groupe de contact avec les Etats sud-américains, incluant Juan Guaido, pour tenter de trouver une solution à cette triple crise institutionnelle, politique et internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait organiser une réunion ce samedi 26 janvier pour élaborer une médiation entre les deux présidents.

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