

La cheffe de l'exécutif Carrie Lam espérait que la violence des dernières manifestations conduirait une majorité silencieuse à la soutenir. D'après les premiers résultats de ces élections de district, les seules véritablement démocratiques à Hong-Kong, il n'en est rien. Entretien avec Sebastian Veg.
- Sébastian Veg sinologue, directeur d’études à l’EHESS
A l'heure où nous rédigeons ces lignes, la presque totalité des bulletins a été dépouillée, et le résultat est sans appel: les candidats du camp démocrates ont d'ores et déjà remporté 388 sièges, les parti pro-chinois et pro-gouvernementaux, eux, en ont remporté 59. Les démocrates sont majoritaires dans 17 conseils de district sur 18... et leur victoire s'appuie sur une très large assise populaire puisque 71% des électeurs se sont déplacés, du jamais-vu dans l'histoire des élections à Hong-Kong, et pas seulement locales.... En revanche, à bien y regarder nous explique notre invité Sebastian Veg, la victoire n'est pas si écrasante que cela en valeur relative. Et si les pro-démocrates avaient également remporté les élections locales de 2003 après des manifestations massives, leurs candidats avaient perdu leurs sièges l'année suivante...
Il va falloir observer de près l’attitude du gouvernement vis-à-vis des nouveaux élus. Pour l'instant, Carrie Lam a publié un communiqué pour dire qu’elle allait étudier "avec humilité" les résultats des élections, on peut donc s’attendre à ce qu’elle fasse profil bas. Paradoxalement elle est d’abord confrontée au mécontentement de son propre camp: le principal parti pro-Pékin a subi de très lourdes pertes. Si Carrie Lam est encore là pour quelques mois, il faudra qu’elle trouve une façon de reprendre l’initiative. Peut-être entendre la revendication par les manifestants d’une commission d’enquête indépendante sur les violences policières, qui fait quasiment l’unanimité aujourd'hui. Sebastian Veg
Publicité
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration