« Un nouveau multilatéralisme » : c'est ce qu'attend E. Macron du rapprochement avec Xi Jinping, qui a signé à Paris des accords importants après ceux à Rome et à Monaco. Aujourd’hui avec A. Merkel et J-C. Juncker, il tentera d'affirmer une volonté européenne unie face au président chinois.
- Sophie Boisseau du Rocher Chercheuse associée au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI)
"Au-delà de la relation bilatérale, nous avons placé au centre de nos discussions la question du partenariat entre la Chine et l'Europe. Le choix de l'évidence et de la raison au XXIe siècle, je suis convaincu qu'il est là, dans un partenariat eurochinois fort, défini sur des bases claires, exigeante et ambitieuse." C'est en ces termes qu'Emmanuel Macron affiche sa volonté de promouvoir un multilatéralisme "fort" avec Xi Jinping, président de la république populaire de Chine, en visite en France du 24 au 26 mars.
Mais cela suffira-t-il à rassurer les dirigeants européens qui voient la Chine comme un "rival systémique" ?
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Macron en quête d'un rééquilibrage stratégique avec la Chine
La nouvelle est enfin tombée, un accord commercial pour la vente de 300 Airbus à la Chine a été signé le lundi 25 mars, soit un contrat juteux d'une valeur estimée à 30 milliards d'euros. Une trentaine d'accords régaliens et commerciaux, dans les domaines agroalimentaire, énergétique, financier, culturel et stratégique ont été conclus le jour du 55e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises. De quoi rendre le commerce franco-chinois aussi équilibré que celui entre l'Allemagne et la Chine.
Plus de 50% des investissements chinois en Europe se concentrent sur la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, ce qui signifie que ce sont ces fleurons qui sont visés et non pas les pays délaissés par l'UE. Le but de la campagne de séduction et du voyage du président Xi c'est l'Europe industrialisée, innovante, créatrice d'emplois et d'innovations. Sophie Boisseau du Rocher
Alors que Pékin vient de signer un protocole d'accord avec Rome sur les "nouvelles routes de la soie", l'Union Européenne se méfie grandement de ce vaste projet de développement des liens terrestres et maritimes entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique. L'Italie est le premier pays du G7 à intégrer ce projet d'infrastructures, notamment avec le lancement de travaux conséquents sur les ports de Gênes à l’Ouest et de Trieste à l’Est.
En effet, Paris, Berlin et Bruxelles souhaitent plus d'équilibre et de réciprocité dans les relations économiques et commerciales avec Pékin. Le président français a ainsi convié ce mardi 26 mars la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour aborder ce sujet avec Xi Jinping. Ce dernier a déclaré que "la Chine soutiendra toujours l'intégration européenne et son développement".
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Pour filtrer et encadrer les investissements chinois, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker devraient parler d'une même voix et proposer des partenariats sur le climat, l'OMC et la cybersécurité avec Pékin
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En parallèle, des manifestations organisées par des réfugiés des minorités tibétaines et des Ouïghours se sont tenues en France pour réclamer justice et lutter contre l'oppression que subissent leurs proches en Chine. Le président français dit avoir fait part à Xi Jinping des "préoccupations (de la France) et de l'Europe sur la question du respect des droits fondamentaux en Chine".
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