

Un retrait des troupes du port de Hodeïda : c'est ce qu'a obtenu l'ONU hier des belligérants au Yémen. Les Houthistes rebelles et les forces pro-gouvernementales soutenues par la coalition du Golfe sont censées se retirer de la ville depuis un accord à Stockholm fin 2018. Les pressions s'accentuent.
- François Frison-Roche Chercheur au CNRS (CERSA - Université Paris 2), spécialiste des transitions démocratiques, de l'Europe post-communiste et du Yémen
La menace d'une suspension ou d'un arrêt des ventes d'armes reste maintenant peut-être le seul moyen de faire plier ces deux puissances régionales que sont l'Arabie Saoudite et les Emirats pour qu'ils décident enfin de concevoir qu'il serait nécessaire de se mettre autour d'une table. François Frison-Roche
C'est le conflit qui a crée la pire crise humanitaire actuelle dans le monde. Le conflit yéménite, responsable d'au moins 10 000 morts et d'une famine frappant près de 18 millions de personnes depuis 2015, a été l'objet de nouvelles discussions au Conseil de sécurité de l'Onu à New York ce lundi 15 avril.
Les belligérants, la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite et les rebelles yéménites Houthis, ont accepté un accord final pour un redéploiement des combattants de la ville portuaire de Hodeïda. Un élément clé de la trêve dans cette ville cruciale pour le transit de l'aide humanitaire, auquel s'ajoute la révélation d'une note "confidentiel-défense" sur l'utilisation des armes françaises au Yémen.
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Un contexte régional et une situation politique toujours plus dégradés
Si le retrait des troupes à Hodeïda est un enjeu politique et militaire de taille, les deux principaux pays de la coalition du Golfe, l'Arabie Saoudite et les Emirats, ne sont pas prêts de vouloir arrêter la guerre au Yémen. Malgré les accords de Stockholm, organisés en décembre dernier, ces deux pays bénéficient encore de contrats de vente d'armes avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. L'ONG Crisis Group a demandé dans un rapport, rendu également le 15 avril, la réduction du soutien américain à la coalition arabe pour se diriger vers une fin de guerre.
Les troupes soudanaises, véritable support militaire de la coalition, vont rester jusqu'à ce que leur but soit atteint selon Mohammad Hamdan Daglo, le numéro deux du Conseil militaire de transition, à la tête du Soudan depuis la destitution d'Omar el-Béchir. Jusqu'à aujourd'hui, le Yémen subit régulièrement des bombardements, en particulier dans la capitale Saana et à Sa'dah, dans le nord du territoire.
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L'ONU n'a pas véritablement compris la complexité et la globalité du problème yéménite. Si on veut que ça s'arrête à Hodeïda, il faut que ça s'arrête partout et qu'il y ait des négociations globales. François Frison-Roche
Ecoutez François Frison-Roche aborder la question des tensions locales qui se multiplient au Yémen
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