

Après l’immobilier des particuliers et celui des entreprises, c’est au tour de l’immobilier de santé et de l’éducation de voir apparaître de gros acteurs financiers. Ehpad, campus et universités : les nouveaux marchés des fonds d'investissements...
- Marine Duros Sociologue à l'EHESS, chercheuse associée au Centre Maurice Halbwachs (CNRS-EHESS-ENS)
Il fut un temps où les EHPAD étaient publics ou au moins non lucratifs, où le CROUS finançait les logements étudiant tandis que les universités appartenaient à l’État. Mais entre le vieillissement de la population et la démographie étudiante qui explose, les investissements publics peinent à suivre. Et c’est ainsi qu’on voit se former de nouveaux marchés dans ces secteurs de la santé et de l’éducation que viennent investir les plus grands fonds d’investissements.
La financiarisation de l'immobilier
La financiarisation de l'immobilier est un phénomène assez récent, où le bâti est considéré comme un actif financier comme un autre. C'est notamment le cas des fonds d'investissements, d'importants acteurs financiers qui collectent l'épargne d'investisseurs institutionnels et de particuliers pour le placer dans l'immobilier et maximiser la rentabilité de ce placement contre une commission. Ces fonds s'intéressent depuis une dizaine d'années aux murs de l'immobilier de santé, à mesure que l'investissement public stagne dans des secteurs avec pourtant de forts besoins. Aujourd'hui, ce sont neuf milliards d'euros qui sont détenus par ces fonds en France, et bien que cela reste un marché assez émergent, on observe une grande augmentation de ces placements durant ces dernières années. Cette nouvelle branche d'investissement correspond à une volonté de diversification de portefeuille et de trouver de nouvelles opportunités de placements.
L'organisation d'un marché lucratif
Ces acteurs mettent en place des dispositifs d'intermédiation qui leur permettent de s'assurer un revenu locatif stable avec des perspectives de croissance tout en limitant les frais de gestion locative. Très concrètement, pour une résidence étudiante, ce n'est pas le fond d'investissement qui va s'occuper de trouver le locataire et gérer les impayés, il va signer un contrat avec un gestionnaire et transfert ainsi le risque locatif à ce dernier. Ce coût va ensuite se répercuter sur le loyer final du locataire.
"C'est la maximisation de la rentabilité du placement qui est recherché par les fonds d'investissement, impliquant une sélectivité sociale des étudiants qui vont avoir accès à ce type de biens qui se multiplient."
Musique d'introduction : YellowStraps - Notice
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