À l’initiative de la présidence française du conseil de l’Union Européenne, Toulouse accueille pour deux jours les spécialistes Européens de l'aviation civile. Objectif : tracer la route pour un avion neutre en carbone en 2050. L’avion vert sera-t-il toulousain ?
Avec Jean-Marc Olivier : professeur d’histoire économique à l’Université de Toulouse.
Du 3 au 4 février 2022, ministres et directeurs des 27 États membres de l'Union Européenne sont réunis à Toulouse à l'occasion du sommet de l'aviation. La "déclaration de Toulouse", qui permettra à ses signataires de s’engager sur la décarbonation de l'avion d'ici 2050 devrait y être adoptée.
Des objectifs clairement affichés depuis plusieurs années. Les industries aéronautiques de Toulouse travaillent d'ores et déjà sur un avion plus vert. Selon le professeur Jean-Marc Olivier, des améliorations immédiates peuvent déjà être envisagées "les traînées de condensation, les fumées blanches derrières les avions, sont très mauvaises et renvoient le rayonnement terrestre vers la planète. Donc elles contribuent au réchauffement. Dérouter les avions pour éviter qu'ils produisent ces traînées de condensation serait déjà un progrès."
Voler écolo, c'est possible
Voler écologiquement, c'est consommer moins "il faut des avions plus légers avec des réacteurs plus performants" insiste Jean-Marc Olivier. Et c'est possible ! "Un bon exemple serait la tour Eiffel. La structure pèse 7 000 tonnes de fer coulé. On pourrait faire la même structure en matériaux composites et la tour Eiffel ne pèserait que 2.000 tonnes."
Améliorer les réacteurs des avions permettrait aussi de baisser la consommation. Grâce à des réacteurs plus performants, les A320neo "on est en train de diviser la consommation de kérosène par passagers par deux !" se réjouit le professeur.
Si le ministre de l'économie Bruno LeMaire parle d'horizon 2035 pour la mise en place de l'avion écolo, Jean-Marc Olivier est plus prévoyant "il pourrait y avoir un avion plus vert en 2035 c'est vrai, mais pour un avion totalement écologique, il faut changer le carburant. Passer par exemple à l'hydrogène." Le plus gros centre de recherche, qui se trouve d'ailleurs au sud-ouest de Toulouse sur le technocampus de Francazal, "est en train de travailler énormément dessus" promet le professeur.
Toulouse, capitale de l'aéronautique
La ville rose et plus globalement le département, concentrent les compétences de l'aviation dans tous les domaines : les écoles, les centres de recherche et les constructeurs. Airbus par exemple représente 30 000 emplois directs dans les communes de Toulouse et Blagnac.
La monoactivité à Toulouse n'est toutefois pas un problème, de part sa complexité "il y l'aéronautique, mais aussi le spatial. On fabrique beaucoup de satellites, on travaille pour des éléments de la fusée Ariane" renchérit Jean-Marc Olivier. Enfin, le territoire recense de moins en moins d'ouvriers, au profit de techniciens, ingénieurs et chercheurs.
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