L’incohérente plaine Saint-Denis

Entre Paris et la ville de Saint-Denis, s'étale une large pleine bordée par les rails et l'autoroute A1 qui se déploie plein nord sur quelques kilomètres. Longtemps, ce fût la plus grande zone industrielle d'Europe, fleuron des banlieues rouges de la petite couronne parisienne, mais la fermeture des usines dans les années 1980 a laissé une gigantesque friche. Aujourd'hui, c'est le résultat d'une des plus grande opération de développement économique territorial, la Plaine Saint-Denis rebaptisée pour l'occasion "Plaine de France" abrite des entreprises dont les salariés vivent ailleurs et des habitants d'une banlieue populaire. S'agit-il d'un territoire qui fonctionne comme un ilot, et peut-on trouver dans les incidents qui se sont déroulés autour du stade de France samedi 28 mai une explication qui ait un rapport avec l'aménagement du territoire ?

Pour en parler, Philippe Estèbe, géographe, directeur d'étude d'une coopérative de géographes, Acadie, ancien directeur de l'IHEDATE, Institut des hautes études d'aménagement du territoire : "Le stade est une enclave au sens où ça a généré du développement humain autour mais pas tant que cela et en même temps c'est un endroit qui est censé être hyper accessible puisqu'il s'agit de drainer 80 000 spectateurs et les acheminer le plus vite possible et les faire sortir du stade le plus vite possible. Donc je dirais que c'est enclavé par son accessibilité."