Lundi 17 janvier les Rennais ont décidé, en accord avec le conseil municipal, de découvrir la Vilaine. Dans les années 1960, à l’époque du « tout automobile », une dalle de béton est venue cacher le fleuve. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de reconnexion des centres-villes à leurs fleuves.
Avec Jean Debrie, professeur des universités en aménagement et urbanisme à l’Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne.
La plupart des villes sont historiquement structurées autour des fleuves. À partir du 19ème siècle, à l'arrivée des premières automobiles, ces espaces stratégiques ont été aménagés en parking et en routes pour faciliter les déplacements. Ce n'est qu'à partir des années 90 que l'on commence à prendre conscience de l'importance écologique des fleuves. Cette trajectoire de réappropriation et de requalification des voiries routières en bords de fleuve a été portée à Paris par Bertrand Delanoë.
Le fleuve en ville constitue à la fois un enjeu d'embellissement et une urgence écologie. À Rennes, le jury citoyen et le conseil municipal ont récemment pris la décision de découvrir la Vilaine, qui avait été couverte pour favoriser les déplacements routiers. Lors des réunions citoyennes, c'est la question de l'écologie qui revenait majoritairement. C'est aussi le cas à Paris avec Anne Hidalgo, lorsque certaines parties des quais de Seine ont été fermées à la circulation automobile. Le professeur Jean Debrie le justifie "les fleuves sont des couloirs de ventilation, des axes de fraîcheur qui peuvent participer à l'objectif de réduction des îlots de chaleur urbains. Ce sont des écosystèmes réservoirs de la biodiversité."
Lyon, une réussite fluviale
Lyon a la particularité d'avoir été conçue à la confluence de deux fleuves : le Rhône et la Saône. La ville est un bon exemple pour décrire les nouvelles fonctions qui sont dévolues au fleuve. Le projet immobilier de la Confluence est aujourd'hui une des grandes centralités lyonnaise. La mairie a aussi mis en place des espaces récréatifs et des parcs écologiques, comme le parc Miribel.
Les berges, des espaces économiques
Aménager des chemins de promenade ? Maintenir des espaces de production ? Ouvrir de nouveaux commerces ? Selon le professeur Jean Debrie, des tensions se créent au sujet de l'aménagement des bords de fleuve "prenons l'exemple de la Vilaine. Un des principes posé par le jury citoyen est la gratuité de l'espace public."
Le professeur ajoute "il existe un patrimoine industriel qui est souvent très joli en bord de fleuve : les docks. Beaucoup de chercheurs anglo-saxons parlent de la 'docklandisation' pour définir ce mouvement de requalification des docks vers des usages très marchandisés, qui entrent en tension avec les usages publics."
Zones inondables
Le risque environnemental de crise des berges est "principalement pris en compte grâce aux PPRI, les Plans de Prévention du Risque d'Inondations, qui sont des documents extrêmement puissants au niveau de l'encadrement. Ils fixent des règles d'occupation de l'espace public, de constructibilité, d'aménagement et de ce qu'on peut y faire" finit Jean Debrie.
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