La vie nocturne lyonnaise

Depuis le mois de novembre, la mairie de Lyon a décidé d’éteindre les lumières de certains quartiers de la ville entre 2 h et 4 h 30 du matin et durant une semaine réduite, du lundi au jeudi, pour tenir compte des usages et pulsations de la ville des Lumières. Une première mesure de sobriété énergétique pour de nouvelles politiques publiques, qui réinstalle l’obscurité dans la cité et nous entraîne vers une nouvelle pensée de la ville : la nuit.

Cette décision répond à un impératif énergétique et budgétaire face à une augmentation sans précédent des coûts de l’énergie en 2023. L’augmentation de la facture oblige en effet les politiques publiques à réagir et entreprendre l’économie d’énergie. Thierry Marsick le souligne : la réduction de l’éclairage nocturne permet de réaliser une économie budgétaire de 10 %, un montant non-négligeable. D’autre part, la vie nocturne de la biodiversité représente aussi une partie des réflexions autour de cette nouvelle politique publique. Dans les villes, il existe déjà des trames vertes (espaces verts) et bleues (fleuves et rivières) qui sont inscrites dans les documents d’urbanisme et définissent des continuités, supports des corridors écologiques. La nouvelle trame noire, s’inscrit dans une pensée nocturne de ces continuités écologiques.

Ces premières mesures de sobriété énergétique engendrent des enjeux contradictoires pour les pouvoirs publics : enjeux de sécurité, d’attractivité, de préservation de la biodiversité, de tranquillité… Autant d’éléments à identifier et gérer.

Musique d'introduction : Daniel Balavoine – Oiseau de nuit