

À l'occasion de l’inauguration de Téléo, la télécabine urbaine de Toulouse, les Enjeux territoriaux s’intéressent aux atouts des téléphériques qui sortent des stations de montagnes pour s’imposer en ville, comme nouveaux modes de transports durables.
- Jean-Robert Mazaud Architecte et urbaniste
Après Grenoble et Brest, Toulouse est la troisième ville française à mettre en place un métro aérien. Ces nouvelles cabines inaugurées en ce vendredi 13 mai 2022 vont permettre aux habitants de traverser la Garonne et la colline de Pech David en 10 minutes au lieu de 30.
Pour Jean-Robert Mazaud, l'avenir de la ville est dans le transport à câbles : "c'est le câble qui a créé la ville moderne, sans ascenseurs pas de tours, sans tours pas de grandes constructions."
Téléphériques
Téléo
Pour l'architecte, la création d'un tel moyen de transport suit l'histoire de Toulouse. ll ajoute que cela s'inscrit parfaitement dans son temps : 100% électrique et 30 fois moins polluant qu'une voiture, Teleo est un mode de transport vert.
Ce nouveau téléphérique va permettre de connecter des pôles attractifs de Toulouse comme l'Université Paul Sabatier qui accueille 300 000 étudiants, ou l'hôpital qui réalise plus de 200 000 consultations par an, tout en permettant de désengorger les routes et les transports. Mais ce n'est pas tout, utiliser des cabines téléphériques c'est aussi "une invitation au voyage dans les airs et à la convivialité" ajoute Jean-Robert Mazaud. Selon lui, "ce sont des aspects de développement urbain. Ils touchent les territoires et montrent qu'ils n'ont pas besoin d'être figés, que l'on peut faire sauter les verrous du relief et des infrastructures."
Problématiques
Toutefois, implanter les pylônes en terre et faire passer les cabines au-dessus des maisons n'a pas été simple. Mais l'avantage de Toulouse est que "le téléphérique survole très peu de bâtiments occupés et les pylônes sont réduits à leur minimum." Ce n'est pas le cas de Lyon qui a récemment dû abandonner son projet de téléphérique devant relier le centre-ville à Francheville.
Les études pour construire ce genre de transport sont parfois plus longues et plus coûteuses que le projet en lui-même. A Toulouse, elles ont commencé il y a dix ans, et "si on met bout à bout toutes les tentatives faites et le temps passé dessus, effectivement, la partie construction paraît faible par rapport à la partie conception et préparation" avoue Jean-Robert Mazaud. Mais comme le souligne l'architecte : "ça fait partie des aléas de la nouveauté, on ne peut pas tout d'un coup tout savoir faire sur ce sujet...mais on y va !"
Intermodalité
D'autres projets semblables sont en cours d'étude ou de réalisation dans d'autres villes métropolitaines. C'est le cas à Bordeaux, Nantes, Marseille, La Rochelle... Et à Créteil. Ce projet connectera le terminus de la ligne 8 du métro à Villeneuve-saint-Georges, et permettra aux habitants du Val-de-Marne de rejoindre les transports parisiens plus facilement.
Ce type de gares mixtes qui mélangent RER, métros, trams mais aussi pistes cyclables et circuits piétons constituent ce qu'on appelle l'intermodalité : "aujourd'hui, on n'en est plus à faire des routes et des ponts dans tous les sens qui croisent les voies ferrées et les voies fluviales. On est à une réflexion de légèreté, de progrès et de cohérence. C'est la cohérence du territoire qui l'emporte" conclut Jean-Robert Mazaud.
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