Villes moyennes et télétravail : l'avènement des Zoom towns

Illustration du télétravail
Illustration du télétravail ©AFP - Chris DELMAS
Illustration du télétravail ©AFP - Chris DELMAS
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30% des français sont concernés par le télétravail. Accentué par la pandémie, ce processus reste réservé aux professions supérieures, ce qui a dessiné en France, mais aussi dans le monde, une tendance d'exode urbain vers des villes moyenne comme Nîmes, Angers ou Le Mans.

Avec Magali Talandier, économiste et urbaniste, professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’Université de Grenoble.

Si l'exode urbain amplifié par le télé-travail est un phénomène jeune et compliqué à mesurer, des signaux confirment les déplacements de la population urbaine vers les villes moyennes. Les Franciliens sont les plus concernés par cet exode.

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Les Zoom-towns, ces villes attractives

Aux États-Unis, Richard Florida, un géographe a prouvé ces déplacements et a nommé ces villes d'accueil les "Zoom-towns." Une contraction de "boom-towns," les petites villes qui connaissent un regain démographique et Zoom, le logiciel de visioconférence qui s'est fortement popularisé pendant la crise sanitaire. Magali Talandier relève que "l'analyse et la nomination de ce mouvement est parti d'Amérique du Nord, mais on voit aujourd'hui en Europe de nombreux travaux qui confirment."

Une mobilité inégalitaire ?

Avec cette nouvelle géographie du télétravail, des inégalités se creusent. Premièrement, les actifs "qui peuvent télé-travailler sont les cadres et les professions supérieures : des ménages qui ont un pouvoir d'achat supérieur au résident moyen" explique Magali Talandier.

De plus, ces exilés urbains sont  majoritairement issus de très grandes villes et disposent en conséquent, grâce aux transports et réseaux routiers, d'un accès plus simple au reste de la France. "L'attractivité des villes moyennes est liée à leurs situations proches des grands pôles urbain. C'est dans ces contextes là que l'on voit des dynamiques apparaître." analyse la professeure en urbanisme.

Enfin, ces mobilités font augmenter le coût de la vie dans les villes moyennes. Des hausses de prix du foncier allant de 10 à 20% sont constatées. Magali Talendier renchérit "ce qui est quand même beaucoup sur une courte période dans des villes où le niveau de vie est relativement faible."

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