Un drôle de documentaire sur la pratique collective de la danse.
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On connaissait l’histoire du film de Sydney Pollack, On achève bien les chevaux, qui raconte les marathons de danse pour gagner quelques dollars pendant la Grande Dépression aux EU ; plus gai était le film de Ken Loach sorti en 2014, Jimmy’s Hall, qui filmait des Irlandais dans les années 1930 passionnés par le Lindy Hop et le Charleston, véritables antidotes au conformisme et à l’extrémisme.
Le grand bal de Laetitia Carton est plus dans cette veine-là avec sa soif de liberté et de chaleur humaine, et il permet de rappeler aux ados qui ne dansent même plus de slows que la danse à plusieurs, c’est bien.
Tous les étés depuis bientôt trente ans, à Gennetines dans l’Allier se retrouvent quelque deux mille festivaliers venus des quatre coins du continent pour « Le grand bal de l’Europe ». C’est là, en 2016, que la cinéaste a posé sa caméra pour filmer ce qui apparaît comme une parenthèse enchantée. Car nous dit la réalisatrice, "danser c’est lutter contre tout ce qui retient", c’est réapprendre à lâcher prise, mais c’est aussi un moment où se joue, par le contact des corps, l’essence des rapports humains.
Au grand bal de l’Europe, pendant sept jours et huit nuits, des musiciens jouent sans discontinuer pour faire tournoyer les festivaliers qui prennent des cours de danses de couples et de danses traditionnelles la journée, pour assurer au bal le soir, et même jusqu’au bout de la nuit pour les plus motivés. Valses, scottish, mazurkas, polkas, tarentelles, chapeloises, bourrées, cercles circassiens… Tout le monde se mélange, vieux et jeunes, garçons et filles, tout le monde danse avec tout le monde, et même, il paraît que depuis quelques années, les hommes proposent que les femmes les guident. Parfois même, entre deux danses, on parle des rapports entre générations et entre sexes de façon assez libre.
Il paraît qu’en 1518 une étrange épidémie s’empara des Strasbourgeois… De nombreuses habitants dansèrent sans se reposer durant plus d'un mois, jusqu’à épuisement, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Cet épisode mystérieux reste dans l’histoire comme un cas de ce qu’on a appelé les « manies dansantes », formes d’hystérie collective qui se manifestèrent entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Le film de Laetitia Carton se finit beaucoup mieux, mais il a ce pouvoir euphorisant du mouvement des corps qui relève presque du sortilège. Alors entrez dans le tourbillon, tout y est affaire de contact, de transe, de fatigue et de joie…
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