Lhasa et Julien Cottereau

France Culture
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Un disque posthume de la chanteuse Lhasa et le solo poétique d'un acteur mime-bruiteur

Live in Reykjavik, c’est le titre d'un album enregistré lors d’un des derniers concerts de la chanteuse Lhasa, en Islande, avant qu’elle ne soit emportée par un cancer un 1er janvier 2010, à un âge où on n’est pas censé mourir, 37 ans.

C’est donc un disque poignant et aux accents crépusculaires qu’il nous est donné d’entendre sur ce disque live. 

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La voix de Lhasa, intense et envoûtante, se suffisait presque à elle-même, et elle chantait aussi bien en anglais qu’en français et en espagnol, fruit peut-être de ses voyages des Etats-Unis au Mexique en bus aménagé avec son père mexicain et sa mère américaine quand elle était enfant. Puis elle s’était installée un temps à Montréal, un temps à Marseille, et avait sorti un premier album, La Llorona, en 1997, qui s’était vendu 400 000 exemplaires rien qu’en France. 

Deux autres avaient suivi, The Living Road et Lhasa. C’est dans tout cet univers que puise ce disque Live in Reykjavik, tandis que les trois albums studio sont réédités en même temps, le tout sur le label Tôt ou tard.

Et un concert en hommage à Lhasa aura lieu demain soir à la Philharmonie de Paris.

Dans un autre registre, on aimerait vous conseiller d’aller voir le spectacle d’un homme seul en scène. Un clown, mais sans nez rouge ni masque blanc. Il s’appelle Julien Cottereau, peut-être en avez-vous déjà entendu parler ou peut-être même avez-vous déjà vu son spectacle, car il est repris aujourd’hui mais il a été créé en 2006 au « Off » du Festival d'Avignon. Julien Cottereau a été formé au Cirque du Soleil, et il a reçu de grandes distinctions pour ce solo inclassable parmi lesquelles un Molière de la révélation théâtrale en 2007.

Il s’inscrit dans la grande tradition du burlesque, et il le fait très bien. Il a du Buster Keaton, du Charlot, mais aussi du Pierrot lunaire en lui. Son spectacle est muet, enfin pas tout à fait : Julien Cottereau sonorise la moindre de ses actions, car c’est un mime-bruiteur : un chien qui veut jouer à la balle, un monstre qui dort dans la pièce à côté, une princesse prisonnière… ça crisse, ça chuinte, ça grogne, ça souffle, ça claque, il pédale, il déglutit… Avec rien de rien, aucun décor, aucun accessoire sinon son bonnet sur la tête, il crée tout un monde, d’où le titre de son spectacle Imagine-toi : repris au théâtre des Mathurins à Paris, à la fois drôle, délicat, tendre et poétique.