Christine Ockrent : "Ce qui me passionne, c'est d'apprendre des choses que j'ignore"

Penser les médias

En 1981, Christine Ockrent devient la deuxième femme à présenter le journal télévisé de 20 heures. "Une chance", estime-t-elle, à une époque où les femmes journalistes étaient, d’une part, beaucoup moins nombreuses qu'aujourd'hui et d’autre part, cantonnées à des domaines considérés à l'époque comme exclusivement "féminins".

"Il n'y avait personne pour couvrir la politique étrangère par exemple, les sujets concernaient essentiellement la vie de la famille ou encore l'éducation." - Christine Ockrent

Avant d’être propulsée au journal de 20 heures, la journaliste avait déjà fait ses preuves à la radio et travaillé pour des chaînes américaines très prestigieuses. Une notoriété et une popularité médiatique qui sera pourtant difficile à vivre pour la principale concernée.

"C’est pesant de ne plus pouvoir se promener aussi librement qu’avant." - Christine Ockrent

Si elle ne considère pas faire partie de ceux qui disent : "C’était mieux avant", son rapport aux médias et en particulier à la télévision, a évolué depuis son départ du journal. Car le petit écran serait en fait devenu un semblant de radio filmée, la faute aux restrictions économiques du secteur, en particulier pour les chaînes d’information en continu.

"Le rythme imposé aux journalistes n'a plus rien à voir, pourtant je ne fais pas partie de ceux qui disent 'c'était mieux avant', c'était juste différent." - Christine Ockrent

Car il ne faut pas oublier que son premier amour médiatique restera bel et bien la radio. Une radio devenue un médium beaucoup plus novateur qu’à l’époque, en partie grâce aux podcasts, affirme-t-elle. À partir du moment où l’on peut écouter ce que l'on veut, quand on le souhaite et quelle que soit l'occupation à laquelle on se livre, le numérique contribuerait à ce renouveau de la radio. De quoi s’interroger sur les nouvelles techniques médiatiques aux côtés de Christine Ockrent…

Masterclasse animée par Emilie Aubry et enregistrée en public à Blois, aux "Rendez-vous de l'histoire".