Giuseppe Penone : "Ce n'est pas seulement une expression de l'homme qui peut provoquer l’émerveillement, mais aussi la réalité comme nature de l'homme."

Giuseppe Penone au côté de sa sculpture "Germination" au Louvre Abu Dhabi en 2017
Giuseppe Penone au côté de sa sculpture "Germination" au Louvre Abu Dhabi en 2017 ©AFP - Giuseppe Cacace / AFP
Giuseppe Penone au côté de sa sculpture "Germination" au Louvre Abu Dhabi en 2017 ©AFP - Giuseppe Cacace / AFP
Giuseppe Penone au côté de sa sculpture "Germination" au Louvre Abu Dhabi en 2017 ©AFP - Giuseppe Cacace / AFP
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Fils et petits-fils d’agriculteurs, le sculpteur Giuseppe Penone a fait de la nature son sujet et son matériau de prédilection. Au côté d'Arnaud Laporte, l'artiste, longtemps associé à l'Arte Povera, retrace 50 ans de création, qui l'ont mené de son Piémont natal aux jardins de Versailles.

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Il faut se déplacer, tourner autour d'une sculpture. Cela demande du temps. C'est quelque chose qui reste. J'utilise des matériaux hors du temps. C'est un langage pour communiquer avec les autres personnes, une action basée sur l'émerveillement, le plaisir sensuel de la matière. Giuseppe Penone

Né en 1947, dans l'Italie d'après-guerre, dans un petit village situé dans le Piémont au cœur d'une forte végétation, Giuseppe Penone a fait de ce lieu, son inspiration première pour toute son oeuvre, de ses débuts en 1968 jusqu'à aujourd'hui. Giuseppe Penone est un artiste sculpteur, longtemps associé au mouvement italien de l'Arte Povera, et qui a fait de l'arbre la figure majeure de sa production artistique. Il le modèle, le sculpte, avec du bronze notamment, pour établir un lien entre l'homme et la nature, toujours avec l'idée du geste minimal et la notion de contraste avec la réalité. 

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L'émerveillement et le travail de la matière 

Giuseppe Penone expose pour la première fois en 1969 à Turin, à seulement 22 ans après avoir étudié la comptabilité et les Beaux-Arts. Il installe en 1999 l'Arbre des voyelles au Jardin des Tuileries, avant de faire l'objet d'une rétrospective au Centre Pompidou en 2004. En 2007, il représente l'Italie à la Biennale de Venise et il expose au Château de Versailles en 2013. En parallèle, il enseigne aux Beaux-Arts de Paris, de 1997 à 2012.

Giuseppe Penone : "Les bois de châtaigniers étaient la nourriture du peuple depuis des milliers d'années et c'est dans ce contexte que je me suis imprégné d'un territoire, d'une nature, et qui a déterminé ma vision, les possibilités d'expression pour mon œuvre. Mais ces petits villages qui étaient des lieux magiques n'existent plus. (…) L’émerveillement, c'est avec la nature, l'eau. C'est une condition quand on travaille. Quand on a une idée, il faut trouver l'émerveillement dans la matière. L'émerveillement, c'est la première condition pour une œuvre. (...) Le processus est très important, sur lequel il faut réfléchir, et qu'il faut pratiquer pour faire la sculpture suivante. Le bronze, l'acier, la pierre, ce sont des matériaux que j'ai toujours utilisé dans la sculpture. L'inspiration peut venir par des gestes quotidiens, comme les hommes qui balayent les rues de Paris, c'est comme une danse. Ce n'est pas seulement une expression de l'homme qui peut provoquer l’émerveillement, mais aussi la réalité comme nature de l'homme."

En%20savoir%20plus : Des%20arbres%20et%20des%20hommes%20(3%2F4)%20%3A%20Un%20arbre%20dans%20la%20ville

Un art hors du temps

Si la sculpture est au cœur de son oeuvre, l'écriture est aussi pour lui un moyen d'expression essentiel. Pour lui, la condition d'une oeuvre se trouve dans une double exigence : "la nécessité" et "l'honnêteté".

Gisueppe Penone : "Mon travail est un langage, fait pour communiquer avec les autres personnes. Le caractère de l’œuvre dépasse la vie de l'homme pour dialoguer avec les autres. Un écrivain écrit pour lui, ses contemporains et ceux qui viennent après. C'est un désir de survivance, idée de survivre à soi-même. (...) Quand l’œuvre prend vie, il faut s'arrêter. Sinon, on peut détruire la sensation de vitalité ... Il faut suivre la matière, comprendre ses possibilités et la suivre. (...) La sculpture occupe un espace physique et spécifique. Pour la voir, on doit se déplacer et pour la comprendre au mieux. Une sculpture est vue par très peu de personnes, contrairement à un film. Il y a besoin de temps d'exposition, de présentation. C'est aussi le fait que ces matériaux qui ont toujours existé, et qui vont continuer à être présent dans l'activité de l'homme, contrairement à la technologie qui disparaît rapidement. Ce sont des travaux hors du temps."

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Pour aller plus loin

Dossier pédagogique préparé par le Centre Georges Pompidou.

Rencontre avec Giuseppe Penone à l'occasion de l'exposition Extra Large, Œuvres monumentales de la Collection du Centre Pompidou à Monaco

Pierre Baumann : Giuseppe Penone, le temps d'être fleuve, le temps d'être arbre, le temps d'être paysage. Article paru dans La pensée de midi, n°31, 2010. 

Des œuvres de Giuseppe Penone sont exposées au domaine de Chaumont-sur-Loire.

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